mercredi 23 février 2022

Marcher - Un homme, ça marche

 

         Le pape François n’a pas l’habitude de mâcher ses mots ! Dans son document « politique et société », il lance : « Quand un homme ou une femme n’est pas en chemin, c’est une momie, une pièce de musée. Cette personne n’est pas vivante [1]! »

         Je ne sais pas si le pape aime la montagne à l’instar de l’un de ses prédécesseurs Pie XII, en tous cas il ne parle pas pour ne rien dire ! Il continue : « Lorsqu’on marche, on rencontre »…

            C’est peut-être une des leçons  de cette crise du covid : à rester confiné, on ne rencontre personne ! Oui, je sais, il y a des réunions virtuelles de toutes sortes, heureusement. Mais ce ne sont pas de vraies rencontres. On ne marche pas l’un vers l’autre, on ne marche pas côte à côte ; d’ailleurs, on ne marche pas du tout.  Et dès que l’alerte est passée, on redécouvre la marche avec délices !

            Le pape va plus loin : pour lui, marcher fait partie de la vocation de l’homme. Une vocation à rencontrer, à communiquer, à échanger. On a dit et redit que  l’homme est un animal social. Au vrai, là-dessus les autres animaux peuvent nous donner des leçons ! Marcher : encore une « chose de la vie » ! Alors aujourd’hui nous allons réfléchir et méditer sur cette autre chose de la vie : la marche.

            Ce n’est pas neutre, quand on voit des gens hésiter entre leur voiture et le trajet à pieds pour aller acheter la baguette à 200 mètres ! Ce n’est pas neutre quand on voit la place des sports de marche à Décathlon. Ce n’est pas neutre non plus quand on se mêle à une vraie foule genre foule chinoise à Canton, et que l’on se demande « Mais où vont-ils tous ? » Autrement dit, la marche nous dit quelque chose sur la vie…  et sur la foi !

            En effet, pour marcher, mieux vaut avoir un but. Il y a bien des gens qui errent sans but, mais à part les retraités et les poètes, c’est rare aujourd’hui. Non, quand l’homme sort de chez lui, c’est comme s’il sortait un peu de lui-même, de son nid confortable, pour risquer les incertitudes et les aléas de la rencontre en allant vers la nature, et vers les autres. Le pape précise : « La grande amitié, mais aussi la guerre, sont une forme de communication[2] ». Donc, ce qui donne son visage à la marche, c’est son but. Et ce but finit toujours par une rencontre, souvent pour le meilleur, parfois pour le pire !

            On marche vers, on marche pour. Autrement dit, marcher c’est être un homme.



[1]  Pape  François, Politique et société, l’Observatoire 2017, p 27

[2]  ibid p 27

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