Dans
l’évangile, de temps en temps Jésus parle au futur : « Vous mangerez et vous boirez à ma table dans
mon Royaume (Luc 22/30), « Heureux
vous qui avez faim, car vous serez rassasiés. » (Lc 6/21). Il parle de
quoi ? Où ? Quand ? Il n’en dit pas plus. Nous savons qu’il
s’agit de la vie avec Dieu au ciel, oui,
ce qu’en langage biblique on appelle la vie eschatologique. Celle vers laquelle
nous allons tous, riches et manants, croyants et athées. Donc, à la fin de ces
méditations sur le repas, il est bon de s’y arrêter un peu non ?
Jésus ne donne aucun détail sur cette vie après la mort, contrairement à la tradition musulmane qui promet monts et merveilles, même sexuelles, aux vrais croyants. Non, Jésus se contente de parler de repas, mais de façon très symbolique, un beau symbole de la communion dans l’amour, le jour où Dieu sera « tout en tous ».
Jésus n’en
dit pas plus, quoique… Quoiqu’il se serve fort bien de ce langage symbolique
dans quelques paraboles : les dix jeunes filles (Mt 25), les talents, les
invités à la noce (Mt 22)… C’est plaisant à lire, mais Jésus ne rit pas du
tout, il avertit : on n’arrive pas au ciel n’importe comment, il faut s’y
préparer, et vite ! Sinon nous risquons de rater le train ! Exactement
comme on se prépare à un mariage : nœuds papillons, robes à crevés,
chapeaux pas possibles. Mais là, c’est plus sérieux : il s’agit de
s’habiller le cœur pour la fête chez Dieu !
On ne peut
pas en dire plus, nous ne sommes pas chez Mme Soleil ! Alors, restons
pratiques, les pieds sur terre. Ce festin céleste, c’est pour après-demain. Et
en attendant ?
C’est
juste : commençons par partager nos repas et nos fêtes avec ceux qui ont
faim ; si nous aidons les pauvres ici et maintenant, Dieu se chargera du
reste et nous ouvrira son Royaume. La communion dans l’amour, ça se vit d’abord
ici.
N’empêche :
il y a une autre faim, il y a d’autres repas, ici et maintenant . La vie
intérieure, la vie avec Dieu, c’est notre affaire aussi, autant que le Secours
Catholique ou SOS Méditerranée. Rappelons alors l’appel du Christ dans
l’Apocalypse en 3/20 :
« Voici que je me
tiens à la porte et que je frappe. . Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la
porte, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui, et lui avec
moi. »