mardi 16 février 2010

le dedans et le dehors?

Le Saint Père a pris fait et cause pour les grévistes des usines Fiat. Si cette grève est juste, bravo! Le temps n'est plus où l'on enjoignait à l'Eglise de rester à la sacristie. Son engagement sur les questions sociales, économiques, sur la bioéthique et les droits de l'homme, est admis, voire attendu. En dénoncant l'injustice et la pauvreté, en encourageant le changement, l'Eglise est pleinement dans son rôle de conscience de l'humanité; elle n'est pas la seule heureuseement! Et saluons le courage de nombre d'évêques, africains et autres, qui osent affronter les dictatures et les prédateurs, parfois au péril de leur vie. Chapeau!

Oui mais, une question me turlupine: pourquoi l'Eglise, si hardie quand il s'agit de morigéner le monde, se montre si frileuse, voire si conservatrice, quand il s'agit de s'auto-réformer? Elle vogue, immaculée et impavide, sur ce monde de turpitudes, tirant des boulets de semonce à tout vat, mais semblant oublier de balayer le pont... Ces mêmes évêques qui affrontent les dictatures, sont souvent plus papistes que le Pape, plus romains que la Curie. Et combien de synodes diocésains ont soulevé les espérances, pour finir comme un soufflet au fromage qui retombe? Avons-nous vraiment pris conscience que nous sommes entrés dans l'ère du débat, signe de santé chez les hommes, et que l'ère de l'autorité souveraine n'a plus cours?

Le Concile nous avait habitués à une Eglise cheminant avec les hommes, entendant pour elle-même la chanson de St François d'Assise :"Ô vous tous, gens de la terre, qui cheminez si douloureusement..." Y aurait-il un retour en arrière?... Mais reconnaissons qu'il est plus facile de passer la wassingue sur le trottoir du voisin que dans notre propre maison.

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