mardi 20 avril 2010

Un château en Normandie


Au coin du bois, on est surpris, décontenancé, et puis on admire: ce petit châtreau normand, clair, lumineux même (quand il y a du soleil), solidement posé au milieu de son parc, c'est une des mille merveilles que cache le pays de Caux. Un pays où le temps semble en être resté à la mare où les oies pataugent et à la "vraie" motte de beurre sur la table de famille.


Et la châtelaine? On s'attend à voir une dame façon Marie-Antoinette dans sa fermette du Trianon, une précieuse jouant à la bergère. Mais alors là, pas du tout! Voyez plutôt: une solide jeune femme blonde, diplômée en agronomie, rougie par le grand air et bottée comme le fermier voisin. On est reçu très simplement, mais on s'aperçoit vite que la dame, au-delà de sa gentillesse, n'a pas trop de temps à perdre en civilités.


Ce n'est pas peu dire! Amélie, et Sébastien son mari, ont adopté cinq enfants. Et le château qui se voudrait un brin solennel, devient plutôt une ruche pleine de rires, de pleurs et de galopades... Amélie et Sébastien ont fort à faire pour aider leurs enfants à bien grandir. Mais ils ont "la manière", ne fût-ce qu'en gardant leur maison ouverte et en aidant les enfants à s'intégrer au paysage: l'un élève des cailles, l'autre chouchoute ses lapins, la troisième passe ses temps libres sur le tracteur du voisin, etc...


Je ne sais pas si on peut appeler cela la France profonde, car celle-çi est aussi bien en ville. Mais il y a quelque chose - comment dirai-je? - d'ancestral, de tranquille, de solidement simple autant que de joie de vivre dans ce château du pays de Caux.


Allons, ne venez pas me dire que la vie est triste en Normandie!



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