mercredi 5 décembre 2012

Liberté chérie!

Quand on lit Jean 10/9, on constate que Jésus dit :"Je suis la porte. Celui qui entrera par moi sera sauvé; il pourra entrer et sortir..." Si je lis bien, il ne s'agit pas d'enfermer les fameuses brebis dans un enclos, fût-il bien sympa et bien chaud, peuplé de croyants souriants et épanouis comme dans les brochures des Témoins de Jéhovah. Si Jésus veut rassembler ses "brebis", c'est pour les appeler à la liberté! Avant le 14 juillet, reconnaissons-le: la première manif pour la liberté, ce fut bien celle d'Adam et Eve au Paradis. Ce qui me fait dire, avec les chrétiens d'Amérique Latine, que le premier révolutionnaire, c'est Dieu.

Trop longtemps, l'Eglise a été hésitante sur ce chemin de la liberté. Il suffit d'un rapide survol pour s'en convaincre. Dans les premiers siècles, au temps des martyrs, il y eut l'affaire des lapsi, ces chrétiens qui avaient sacrifié aux idoles par peur des persécutions, et qui voulaient revenir. Pouvait-on les réintégrer, ou fallait-il leur claquer la porte de l'Eglise au nez? Heureusement, le pardon l'emporta. Or le pardon libère, du côté du pardonné comme de l'autre.

Ensuite, il y eut la conversion des "barbares". De très bons et très grands missionnaires se levèrent: St Boniface,  St Colomban, St Martin.... Mais déjà, on oublia pas mal la liberté, il y eut des conversions musclées en masse, et l'on poussa les brebis dans l'enclos, tels les saxons. Où était Dieu là-dedans?
Il y eut l'Inquisition et ses procès staliniens. Pourtant, parmi les inquisiteurs, s'il y eut des satrapes, on trouva aussi des miséricordieux, surtout chez les franciscains... Ainsi continuèrent à se cotoyer coercition et liberté jusqu'aux temps modernes. Des saints comme Philippe Néri, le curé d'Ars, St Eugène de Mazenod eurent la difficile mission de gérer le problème. Mais peu à peu, s'imposa à l'Eglise, peut-être sous l'influence des révolutions et autres "printemps", la conviction qu'il n'y a pas de chrétien sans liberté et sans décision personnelle. Ce courant a toujours existé, de St Ambroise à Ignace de Loyola, mais il occupa une place centrale au Concile Vatican 2. Là, on parla moins de brebis perdues que de brebis différentes... Des tas de brebis qui n'entreront jamais dans l'enclos, mais que Dieu aime. Sans être ovinologue (c'est comme ça qu'on dit?), je suppose qu'il y a une infinie diversité de moutons sous le soleil de Dieu!

Et surtout, on mit en avant l'adhésion libre à l'Evangile. Hélas dans l'inconscient collectif de notre pays, combien continuent à voir l'Eglise comme une entreprise de contrainte! Or nos contemporains ont horreur de tout ce qui ressemble à de la manipulation mentale, même s'ils s'y laissent prendre trop souvent. Avons-nous compris le message, nous autres gens de la nouvelle évangélisation?

L'autre jour, j'ai été saisi par le sourire des gens après une réunion. Nous avions partagé sur la foi de chacun: depuis quand ta foi est-elle devenue personnelle? Quels sont tes doutes? etc. Réflexion d'un participant :"On nous parle beaucoup de la foi, la foi, la foi. Mais il est rare qu'on nous permette de parler nous-mêmes sur notre foi." Cela a fait tilt dans ma tête. Un Evangile de liberté...

1 commentaire:

jeanne a dit…

merci pour la bouffée d'air frais .Jésus est à nouveau pris en otage !Les brebis sont sensées ètre bélantes et toutes du mème avis!de l'exposition du saint sacrement pendant la manif aux ardentes prières comment ose-t-on chosifier l'Eucharistie et rejeter à la poubelle la liberté de conscience et l'esprit de Vatican 2 .Je suis scandalisée par ce qui se passe
Solange














re