lundi 18 septembre 2017

1. Dieu, un nomade


Après des vacances assez agitées, comme (presque) tout le monde, je reprends la plume en commençant cette série sur "Dieu nomade". Ecrit de circonstance bien sûr! Comme quoi l'on peut très bien partir des événements pour arriver à l'Evangile! 


J’avais ouvert l’Evangile de Jean : « Jean-Baptiste dit : « Voici l’Agneau de Dieu. C’est de lui que j’ai dit : derrière moi vient un homme qui  devant moi est venu. Et moi, je ne le connaissais pas. J’ai vu l’Esprit descendre comme une colombe, du ciel. Et il a demeuré sur lui. Et moi je ne le connaissais pas ! J’ai vu, et je témoigne. »
J’ai été saisi par cette sorte d’incantation, haletante, comme une nouvelle merveilleuse qu’on a hâte de livrer. On dirait presque un poème de Péguy avant la lettre !... J’ai voulu en savoir davantage, et je vous livre cette recherche.

Pas de doute : dans la Bible, Dieu bouge ! J’ose dire : Dieu danse. Tout a commencé au début de la Genèse. L’Esprit planait sur les eaux, comme un busard survolant les roseaux de  la Dombes… Puis Dieu est devenu voyageur avec le Peuple de l’Exode. On est loin des dieux égyptiens ou assyriens bien tanqués (expression marseillaise signifiant "fixés") sur leur piédestal ! Non, le Dieu des Hébreux est un Dieu nomade.

Nomade, dites-vous ? Hélas, les Hébreux, une fois bien installés en Israël, ont tenté d’enfermer Dieu dans le Temple de Jérusalem. Le Seigneur a eu beau protester vigoureusement auprès de David qui voulait lui construire une « maison », rien n’y a fait. Salomon construisit, et pas un peu ! Le peuple de Dieu céda à l’éternelle tentation  des gens de mettre la main sur Dieu, de le mettre dans leur poche. Ils auraient ainsi leur petit bon Dieu portatif bien à eux… J’ai connu cela dans la montagne camerounaise, où chaque village avait son « dieu » protecteur, jamais d’accord avec le « dieu » du village voisin.

Mais Dieu est Dieu, il n’est le Dieu d’aucun peuple. Autrement dit, il est le Dieu de tous les peuples. Pourtant, aujourd’hui encore, à l’instar des islamistes, Mr Poutine et consorts tentent de mettre Dieu à leur service en apprivoisant l’Eglise russe… Mais Dieu est libre, libre comme les chevaux de Camargue, libre comme le vent de la Genèse. A la mort de Jésus, le voile du temple s’est déchiré, Dieu est redevenu nomade.

Dans cette belle histoire, « le renard et l’enfant », sortie sur France 5 le 19 février  dernier, la petite fille apprivoise le renard. Mais elle veut lui mettre une laisse au cou et le garder dans sa chambre. Le renard casse la laisse, et devient comme fou dans la chambre fermée. Dieu est ainsi : on peut l’apprivoiser, on ne peut pas l’enfermer.


Dieu est cet Imprévu, ce nomade que le vieux Job sur son fumier  découvrit. Comme disait Maurice Béjart, ce marseillais : « Je ne crois qu’à un Dieu qui danse. »

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