Nous commencons aujourd'hui ,une nouvelle série de réflexions sur "la liberté". Réflexions que vous pouvez retrouver dans un petit livre récent que je viens de publier :"Les choses de la vie" (me le demander). Toujours dans l'idée que les plus petites choses de notre vie, ont toutes un parfum d'éternité.
Il y a des
mots précieux, qui disent les trésors que nous portons. Parmi ces mots, il y en
a un si fort, si beau, si vrai, que nous ne nous lassons pas d’en parler :
la liberté.
Quand on
parle de liberté à un français, il pense tout de suite : Révolution,
Libération. Ce sont des mots qui nous font vivre encore aujourd’hui… Mais on a un
peu tendance à mettre la liberté à toutes les sauces !!! En mai 68, on
entendait : « Il est
interdit d’interdire ! » C’est un peu bébête, car en clair cela
veut dire que chacun est libre de faire ce qu’il veut. C’est très bien, mais
alors toute vie en société devient impossible, car – rappelons-le – ma liberté
s’arrête là où commence celle des autres.
Disons-le
crûment : pour parler bien de la liberté, il faut en avoir été privé.
Privé pas pour huit jours, mais pour des tranches de vie que l’on ne retrouvera
plus : dix ans et plus. Quand on lit « L’archipel du goulag » de Soljenitsyne, on comprend ce que peut
être une vie d’esclave. Nous autres occidentaux, nous ne savons plus ce que signifie
être enfermés, la peur au ventre, être torturés sur fond de désespoir, des
années durant. Des gens arrachés à leur
maison, comme ça, sans motif clair, et condamnés à 10 ans, 15 ans. Quand ils en
sortaient, on les rejugeait, et va pour 10 ans de plus… J’étais à Prague
en 1987 ; juste avant la « Révolution de velours ». Passant
devant une caserne russe, j’ai ramassé un petit pavé et, héroïquement, j’ai écrit dessus « svoboda », liberté… Je n’ai eu droit qu’au sourire bonasse de
la sentinelle. Mais les tchèques, à voix basse,
parlaient de la France comme d’une sorte de paradis, et le Printemps de
Prague comme d’une espérance perdue. Le phare des jeunes, c’était Taizé.
Nous allons
essayer de creuser encore ce que veut dire liberté. Car cela va profond, plus profond
qu’une devise sur le fronton d’une mairie. Si la liberté nous tient tellement à
cœur, c’est qu’elle atteint le cœur de notre vie, l’intérieur de chacun. Cela
va plus loin que les pavés de mai 68 ! Au vrai, c’est notre dignité
d’homme qui est en jeu. Aucun enfant de Dieu ne peut vivre sans liberté. Une
personne qui, telle Angéla Merkel, a vécu 30 ans dans un pays privé de liberté,
sait d’expérience que la liberté est un trésor. D’où ses réactions face à la
Chine, aux populismes.
Sans aller
si loin, disons qu’aujourd’hui encore, on
peut devenir esclave – en langage moderne : accro à la société de
consommation ! La boulimie peut
devenir un fer aux pieds, et l’argent
facile.
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