jeudi 5 août 2010

gens du voyage

Cette histoire de St Aignan, où des "gens du voyage" ont attaqué une gendarmerie et fait du dégât, me travaille. Elle n'est pas sans me rappeler ces bagarres sur le marché, au Nord-Cameroun, où les gens, chrétiens compris, ne regardaient pas qui avait tort qui avait raison, mais se jetaient joyeusemenet dans la mêlée aux côtés de leur clan.
Au-delà de cette affaire, au-delà des soupirs accusant les voleurs de poules et les pendards qui coupent nos fleurs, je me dis que tous, quelque part, nous sommes des "gens du voyage"! Il faut lire la Lettre aux Hébreux, chapitre 11 versets 8 et 9, pour comprendre. Des nomades, des pélerins.
Plus que tout autre, le missionnaire est un nomade. Il va où on l'envoie, prêt à aller plus loin... Mais c'est là que bute ma réflexion. Car, missionnaire, je suis à la fois nomade et super-sédentaire. A la fois prêt à quitter pour aller ailleurs, et tenu de m'enraciner là où je me pose, tenu à m'acculturer. Si je ne suis que nomade, changeant de coin tous les deux ans, ce n'est pas sérieux, ce sera stérile. Mais si je m'accroche à ma place, m'identifiant désespérément à mon oeuvre, ce n'est pas bon non plus, et à la longue aussi stérile.
Nomade? Enraciné dans une terre? Tout est affaire de discernement.

2 commentaires:

Bernard a dit…

Ai-je bien fait de lire ce message ? Vous me faites soudain douter de devoir mener à bien une oeuvre de longue haleine prise en charge voici 28 ans.

Unknown a dit…

La question que soulève Christian, et sur laquelle rebondit Bernard, me fait penser à ces deux figures d'Evangile que sont... Jésus et saint Paul. Le 1er est passé "comme une fusée", dans une "vie publique" de trois ans, grand maximum. Saint Paul, lui, a eu le temps de confronter sa vie au temps qui passe, avec les inévitables risques de routine, de glissement, de dérive !
Le missionnaire passe. Il n'empêche ! Il me semble qu'il est de la vocation de l'être humain, de pouvoir durer, creuser, approfondir son sillon dans une sorte de tenace fidélité.