samedi 21 août 2010

la 11ème heure

Le jour de mon enterrement - ce n'est pas vaine morbidité que d'y penser parfois - il y aura sans doute une belle messe, et dans l'homélie dite par un copain, on glissera peut-être le "C'est bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître".
Bon, même si la vérité historique ne colle pas forcément avec cette dernière citation, je crois pouvoir dire que j'ai été un de ces ouvriers de la première heure dont parle l'évangile (Mathieu 20/1), "supportant la chaleur du jour" - oh que oui au Cameroun! -, affrontant l'indifférence, le refus etc...

Alors, avant que ne soit prononcée ladite homélie, je voudrais émettre une dernière volonté: qu'à la suite du "bon et fidèle serviteur" de la première heure, on évoque aussi les "ouvriers de la 11ème heure". Je ne parle pas de ceux qui se sont installés dans une confortable indifférence face aux choses de la foi, mais de ceux et celles qui, un jour, ont été bousculés par Dieu et se sont éveillés à l'évangile, ou qui du moins se sont posés la question. Et cela, à n'importe quel âge.
Je dis bien: "bousculés par Dieu". Car cela peut arriver n'importe quand, lors d'un malheur, d'une rencontre, ou plus simplement, d'une visite... Tous les jours je prie pour que, parmi ces touristes qui visitent Lumière, il y en ait au moins un par an qui soit touché et s'éveille à la foi. Un par an, ce n'est pas être trop exigeant me semble-t-il; et cela fait partie de mon travail missionnaire. Car de plus en plus, la France devient le pays rêvé pour ces "ouvriers de la 11ème heure".
Y en aura-t-il, de ces ouvriers tardifs, qui affronteront la mort à la même heure, à la même minute que moi??? Alors, je me sentirai moins seul à "faire le passage".

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