jeudi 30 août 2012

Camargue

 

C'est un peu l'histoire d'une passion qui continue. La chasse. C'est fort peu ecclésiastique, j'en conviens. Mais la passion, cela ne se commande pas. Donc après les bécassines du Nord, les outardes et autres canepetières en Afrique, depuis  dix ans je me suis passionné pour la Camargue. Avec cette grosse différence: l'appareil photo a remplacé le fusil.
La Camargue, pour moi, c'est l'étang du Vaccarès et ses alentours. Et plutôt l'est et le sud de l'étang que l'ouest, où les touristes sont presque aussi nombreux que les flamants. Non, il faut avoir goûté le sel des sansouires, longé les longues canisses (roseaux) où le mistral se prend en ondulations folles, et tenir prêt l'appareil car n'importe quoi peut fuser des roubines. Tout cela, on ne le trouve qu'à l'est de l'étang.
C'est là qu'est la vraie faune sauvage, celle qui se cache, surprend parfois, émerveille toujours. Et parfois, miraculeusement, l'oiseau se laisse prendre en photo, après une longue patience, ou fortuitement comme ce héron-butor campé un jour au bord du goudron.
A vrai dire, la faune ce sont aussi les hommes! Depuis le touriste en short qui a oublié les moustiques de Camargue, jusqu'au super-ornithologue vêtu de neutre, armé du super-télé-objectif qui vous fixe le bec de la nette rousse à  trois cent mètres ou l'œil rond de la bécassine aux aguets. J'ai même rencontré un monsieur qui s'était auto-proclamé "spécialiste mondial du tadorne"... On se sent tout petit devant ces géants.

Mais si les oiseaux ne vous disent rien, il reste le miroir extraordinaire du Vaccarès par temps calme, où les flamants se mirent, insolites, pas finis, évoquant plutôt une toile de Bernard Buffet. Il y a encore la paix du soir au ciel pur, ou bien, plus souvent, la furie du mistral libéré de la vallée du Rhône.

 Au fond, les soirs calmes, la traque des oiseaux, le plaisir d'un instantané réussi, tout me fait retour à ma Flandre natale.

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