vendredi 19 décembre 2008

confiance


Je n'ai jamais trouvé de plus belle image de la confiance que ce jour-là, au Nord-Cameroun. J'arrive chez un homme du village. Entrant dans la cour du saaré - l'enclos familial - je tombe sur un petit gamin tout nu qui me regarde, les yeux agrandis par la peur. Horreur! Un blanc! Et le voilà qui détale... pour se jeter dans les jambes de son père qui sort de la case.

D'un même mouvement, le papa attrape le petit par le bras, le juche sur son épaule droite. Et de là-haut, l'enfant me toise derrière un sourire magnifique, l'air de dire :"Hé! Ho! Maintenant tu ne me fais plus peur, mon papa est plus fort que toi!"

Noël... Permettrons-nous un jour à l'Enfant de nous prendre sur ses épaules?

jeudi 11 décembre 2008

Drame à Bethléem









Non et non! Ce mardi 9 décembre vers 6h45, Radio Chrétienne en France diffuse une chanson de Tino Rossi :"Petit papa Noël." Pour une radio chrétienne, intelligente et très professionnelle par ailleurs, je trouve que c'est un peu fort de café! Surtout lorsqu'on présente ça comme une "fenêtre sur l'Avent!"


Chacun a le droit de croire au père Noël; c'est gentil, lumineux, et ça fait vendre. Mais qu'est-ce que le père Noël a à voir avec la naissance du Christ que l'on fête, si je ne me trompe, à Noël?


Il faut bien voir que, derrière la fête, il y a un drame: pas d'Enfant Jésus s'il vous plaît, place au père Noël! En 2008, c'est le drame de l'effacement, du déni. Pas de place pour l'Emmanuel.


Pas de place? Tiens, cela me rappelle le premier Noël. Cette nuit-là, pas de place à Bethléem. Excusez-nous, vous êtes bien gentils, mais pas de place... Jésus, Marie et Joseph furent les premiers exclus de l'ère chrétienne. Voilà le drame de Noël.


En Afrique, Dieu merci, on ne parle guère du père Noël, sauf peut-être chez quelques nantis frottés de France. On n'en parle guère, peut-être parce que Jésus pauvre et réfugié, on connaît ça, par expérience.

dimanche 7 décembre 2008


Illusions d'optique.

Cela s'est passé au magasin du pélerinage, au-dessous de mon bureau... Une jolie brunette me demande :"Je voudrais une médaille de St Manuel, pour mon copain." Je lui montre la croix :"Voilà Emmanuel mademoiselle."

Mais la brunette se rembrunit :"Ah bon! Vous n'avez pas St Emmanuel?" J'ai dû lui expliquer que l'Emmanuel, c'est Jésus - Immanou-êl en hébreu (trad. "Avec- nous-Dieu").

Parfois je me demande: sommes-nous revenus au temps de nos ancêtres les gaulois? Allons-nous tendre la main aux animistes de la savane africaine ou du désert des tatars? Pour eux, Dieu est gentil, mais vraiment trop loin, trop haut. Tandis que les esprits, les ancêtres, les saints sont à portée de prière.

Mais non brunette. Voilà l'Emmanuel qui arrive à Noël, Dieu parmi nous, Dieu avec nous, Dieu en nous, comme vous voulez. C'est ça Noël. On le croyait si loin, si absent, alors qu'il est parmi nous. A Noël, bonne fête Manuel!

Au fait, les illusions d'optique, ça existe. Si Dieu n'est pas loin de nous, n'est-ce pas nous qui, des fois, nous en éloignons???

mercredi 3 décembre 2008

L'autre jour, j'ai accueilli une petite famille. Tout le monde était obèse, de la maman jusqu'au petit dernier... Cinq millions d'enfants sont obèses dans l'Union Européenne, soit 1 sur 5. La proportion est nettement moindre en Afrique, où les maigres dominent, sauf parmi les dirigeants.

Le mot qui me vient de suite à la tête est: sagesse. C'est un mot assez sentencieux et guère à la mode, parce qu'on confond souvent sagesse et "ne pas faire de vagues". Or j'ai envie de dire : être sage, c'est choisir de faire ce qui est juste!

Comment être juste? Ca dépend: une mère de famille européenne sera sage en surveillant l'équilibre alimentaire de ses enfants; un dirigeant africain le sera en ne se trompant pas de poche quand une aide en nature arrive pour son pays. Alors les petits européens seront à l'aise dans leur corps, et les enfants d'Afrique retrouveront le sourire. Ca dépend...