samedi 27 juin 2009

Emu


Hier j'étais très, très ému: une amie canadienne m'a écrit. Revenant de France, elle m'envoyait vingt euros "pour célébrer la Messe aux intentions des pères X et Y, de Nice." Et elle ajoutait :"J'ai demandé au père Z de célébrer une Messe à vos intentions."

J'en suis resté baba! Voilà un mode de solidarité auquel je n'avais jamais pensé! D'habitude on célèbre la Messe à l'intention des chrétiens qui demandent; mais entre collègues...

Allons, je découvre encore un des multiples visages de l'Eglise: les chrétiens encouragent les prêtres à la solidarité spirituelle. Il y a de ces délicatesses qui nous murmurent :"Comment prends-tu en charge l'histoire et la vie de ton frère prêtre? Sais-tu ses joies et ses peines, et ses rêves? Es-tu prêt à les porter devant Dieu?"

Merci Anne, de me rappeler que, dans l'Eglise, l'Esprit-Saint est la chose la mieux partagée.

mardi 16 juin 2009

La pratique a baissé...

Cela se passe en 2080. La maman vient réveiller son garçon :"Lève-toi! Aujourd'hui c'est dimancjhe, on va à la Messe!" Grognements. Le garçon se tourne contre le mur.
Dix minutes après, nouvel assaut de la maman :"Lève-toi etc..." Peine perdue, seuls de nouveaux grognements lui répondent.
Alors, rassemblant le peu de patience qui lui reste, la maman de dire le plus calmement possible :"Ecoute, tu dois te lever car, primo: c'est dimanche, et le dimanche on va à la Messe. Deuzio: je te rappelle que tu es l'évêque de ce diocèse...

mardi 9 juin 2009

Opinion publique 2


Une cousinade, récemment. Le premier soir, tout le monde se met à table, dans la joyeuse pagaille de rigueur. Et quelqu'un de suggérer :"Et si on bénissait la table?" Réaction immédiate d'une autre, chrétienne engagée par ailleurs :"Ah non, plus ça!" S'en suit une discussion sous forme de brouhaha général. Et moi de rire sous cape, dans mon coin.
En fin de compte, je trouve que c'est très bien. Nous ne sommes plus à l'ère où toute un côté de la religion faisait partie des convenances, ce qui donnait à la foi figure de carcan, pour beaucoup. Nous arrivons à l'ère des convictions, au temps où ce que l'on croit a été scruté, réfléchi, intériorisé, pour tout dire confronté à notre liberté. Je souligne que je crois à l'absolue sincérité de celui qui proposait la bénédiction autant que de celle qui la récusait.

Mais nous ne sommes plus au temps du baron des Adrets, lorsque les gens s'étripaient consciencieusement pour des questions de religion. Non, l'Eglise tend désormais vers la tolérance, le dialogue, le respect de l'autre. Alors c'est beau qu'entre nous, nous ayions des convictions différentes, sans crainte de les exprimer.
Au fond, la mission, c'est aussi cela: notre liberté et notre foi rencontrent d'autres libertés, et ensemble nous faisons un bout de chemin vers Dieu. Ainsi les chrétiens, face aux dictatures plus ou moins soft de la planète, peuvent indiquer l'Eglise comme un lieu où l'opinion publique est entendue, où le débat est possible, voire passionnément désiré. Rêve ou réalité?