J’ai
découvert avec bonheur que les artistes anglais ne sont pas en reste dans la
contestation. Ils vont jusqu’à donner une face de chimpanzé à la Queen, à
emmener la Joconde dans un caddy, d’équiper ladite Joconde d’un bazooka. C’est
sympa !.. Une des œuvres-phare de l'exposition est un black-block, casquette
à l’envers et cagoule de rigueur ; mais là nous touchons à la poésie, car
au lieu d’un pavé, le garçon s’apprête à lancer … un bouquet de fleurs.
On fait les
yeux ronds, on rit, on entre dans le jeu… Une seule chose me chiffonne, c’est
le sort que l’artiste fait à la police, souvent représentée sous un jour assez
méchant. Les policiers sont bien sûr dramatiquement bardés de cuir et de
boucliers, menaçants, ressemblant davantage aux milices iraniennes qu’aux braves bobbies londoniens .
Je trouve que caricaturer la police est un sport facile. On est sûr des applaudissements des casseurs et autres dealers qui rêvent d’un monde où les flics resteraient assis à prendre des photos alors qu’on casse les vitrines… On éveille ainsi le soupçon du brave citoyen, toujours prêt à se mettre du côté du plus faible.
Il est
facile de contester la police mais dites-moi : si vous étiez dans une
manif, préféreriez-vous avoir affaire à la milice privée Wagner ou aux
gros-bras du Burkina-Faso ou de la RCA ? Pas à dire, je me prends à
admirer le calme et la retenue de la plupart des agents, et surtout leur sens
du service. Pour tout dire, ils m’aident à comprendre ce que veut dire
« service public ». Foin de la contestation facile, analysons bien
ce que veut dire « forces de l’ordre » ; alors peut-être,
peut-être serons-nous un peu plus indulgents et objectifs.