mercredi 12 juin 2013

Rouen

Il pleut à Rouen? Pure légende, je vous dis. Bon d'accord, de temps en temps le soleil est un peu gris, mais c'est fugace. Et puis Rouen, qu'il fasse beau ou pas, est une ville vivante. Il y a la Seine qui se tortille en traversant la ville, et il y a les gens...
Je me tourne surtout vers la Rouen chrétienne, car c'est elle surtout que j'ai cotoyé. Depuis le recteur de la basilique de Bonsecours à l'accueil chaleureux, légèrement blagueur, avec une voix qui porte comme la voix de tout recteur de basilique qui se respecte, jusqu'au préposé de la Poste à l'accent grasseyant comme le beurre local. Même le nonce apostolique s'y est laissé prendre lors de la dernière fête, risquant quelques blagues dont, paraît-il il est coutumier.

Rouen, c'est aussi la cathédrale, une merveille de dentelle gothique, fort bien restaurée après les dégats de 1944. De jour c'est beau, mais de nuit c'est encore mieux quand d'astucieux jeux de lumière transforment l'édifice, l'espace d'une  demi-heure, en champ de coquelicots ou de nymphéas impressionnistes.

C'est vivant: le dimanche matin, nous étions à St François d'Assise, une église des Hauts de Rouen où des vitraux en dalle de verre louent notre Soeur Terre et le Frère Feu. Une célébration méticuleuseement bien réglée par le neveu Romain qui officiait, très à l'aise dans cette liturgie suivie à la lettre, souriant à tout le monde, attentif à la petite vieille dame comme à la gamine du quartier, tout en guidant une nuée de servants d'autel très à leur affaire. Et avec ça une joie et une foi contagieuses, qui se lisait dans les yeux des jeunes et des enfants.... On sentait que les gens étaient heureux d'être là. Et moi je me mettais sans peine dans la peau du vieux Siméon qui murmurait :"Maintenant Seigneur, tu peux me laisser m'en aller (pas trop vite quand même), car j'ai vu que les jeunes ont fort bien pris la relève."

Mais Rouen, c'est aussi le contraste entre la vallée de Seine industrieuse, populaire, et les Hauts de Bihorel et de Mont St Aignan, plus cossus, assez futuristes avec l'université. Une université, je ne sais pas pourquoi, ça a l'air perpétuellement tout neuf.

Rouen, c’est enfin l'Armada, ces dizaines de grands voiliers qui viennent mouiller aux quais de la ville. Je ne les verrai pas, mais je sais que l'Armada ne fera qu'ajouter au charme de cette ville, en y ajoutant une note de grand large bien sûr.