dimanche 17 janvier 2010

enthousiasme

Entrant dans son cabinet, je lui montrai d'autres bobos suspects sur ma tempe. D'un geste, le dermatologue me montra le billard, sur lequel je m'allongeai, peu rassuré.

Alors il fonca sur moi comme un pilote de formule 1 sur sa machine au départ des 24 heures du Mans, et ce fut un festival. Il piqua, coupa, trancha, cousut, tamponna avec un enthousiasme débordant. J'avais devant moi un virtuose du scalpel, un acrobate de la découpe, un funambule du fil à recoudre.

Et sur mon billard, je rêvai: si j'avais eu besoin de chirurgie esthétique, ce qu'à Dieu ne plaise vu qu'il m'a fait naturellement beau (si si!), je me fût confié volontiers aux mains de cet artiste... Bon d'accord, à la fin, tel un toréador contemplant sa victime sur le sable étendue après l'estocade, il déclara :"Bon, c'est fini, ça fait 300 euros!" Et, pantelant d'admiration, je payai.

C'est vrai, j'apprécie ceux qui font de leur travail un art, parce que - et c'est bien ici le cas - ils ont leur métier dans la peau.

dimanche 3 janvier 2010

Scandale?


Cela se passe dans un diocèse d'Australie. L'évêque anglican du lieu, sa cathédrale étant en réfection, demande à l'évêque catholique de lui prêter sa propre cathédrale. Demande accueillie favorablement. Mais las! On apprend que l'anglican veut faire des ordinations, et parmi les ordinands, quatre femmes! Prévenue par le nonce apostolique (ambassadeur du pape), Rome réagit :"Ciel! Ordonner ces quatre horribles petites choses (prononcez avec l'accent australien, c'est mieux) dans nos cathédrales, jamais!" Et d'invoquer le rsique de "scandale du faible".

En langage chrétien, le scandale du faible est ce qui rsique de faire perdre la foi aux "gens de peu de foi", ou de l'endommager. Donc, ordonner des femmes risque de faire tomber des catholiques, même si ce n'est pas chez eux que cela se passe?

Je me demande où est le scandale? Lorsqu'on se permet de créer l'amalgame en faisant d'une question de coutume et de discipline écclésiale un problème touchant la foi, n'est-ce pas le meilleur moyen de fragiliser la foi des gens? Quand donc quitterons-nous nos catégories du Moyen-Age pour faire un peu plus attention à ce que nous dit notre temps? Quand arrêterons-nous de confondre les questions de tradition avec celles touchant la foi? Il en va de l'honnêteté de l'Eglise, et de la vérité de l'Evangile.

Question adjacente : dans cette histoire, la Conférence des Evêques australiens a-t-elle été consultée? Mais ceci est une autre affaire...