samedi 25 décembre 2010

le cri de l'ivoirien

On ne s'y attendait guère. On était là à Goult, bien tranquilles, les yeux et le coeur dans la lumière de Noël, les santons, les chants, tout ça... Et puis Mr le Curé, Basile Amari, issu de Côte d'Ivoire, s'est mis à parler.
Il a une sacrée voix, le bonhomme, une voix à réveiller les caïmans de sa lagune natale, ou les paroissiens provençaux un peu trop confits dans leurs "treize desserts" et autres galoubets de Noël. Et ce fut le "cri de l'ivoirien" que nous rappelé que Noël 2010, c'est aussi là où l'on meurt.
Basile nous a priés, suppliés de nous souvenir de son pays, où règne, d'après ses dires, "la médiocrité et la bêtise." Un pays où les gens ont tout pour être heureux pourtant. Mais un pays où recommence l'Exode en Egypte et le massacre des Innocents.
Nous oublions trop souvent que Noël, c'est ça aussi, car c'est ainsi que le vivent trop de chrétiens, de Bagdad à Abidjan. Merci à Basile pour son cri, je devrais dire pour son coup de tonnerre, qui - sans enlever la joie de Noêl - met l'Enfant dans notre monde de 2010, tel qu'il est.

jeudi 9 décembre 2010

Autopsie de l'intrégrisme

Suite aux Semaines Sociales de France où cette dame, Dounia Bouzar, nous avait tracé un portrait saisissant, et courageux, de l'intégrisme islamique, je ne puis que vous recommander un petit livre épatant qu'elle a écrit en 2007: l'intégrisme, l'islam et nous (Plon). Les intégristes de tout poil, qu'ils soient musulmans, chrétiens ou hindous, s'y retrouveront facilement.
Tant il est vrai que l'intégrisme, avec des nuances bien sûr, a le même visage partout: sacra-lisation du passé, catastrophisme, affirmation maladive d'une identité, défiance sinon haine de l'autre, volonté de puissance. Pour les croyants du monde, le danger ne vient pas des autres religions, ni même de l'incroyance, mais bien de cet intégrisme générant les Al Qaïda, qu'ils soient musulmans ou autres. En accord avec Dounia Bouzar, nous disons qu'avec eux nous sommes loin, très loin du Livre, que ce soit l'Evangile ou le Coran.

Cependant, n'oublions pas qu'à l'instar des chrétiens de Bagdad, les musulmans souffrent de leurs intégristes infiniment plus que nous ne souffrons des nôtres.

La deuxième partie du livre répond à la question "Que faire?" Sous la plume de Dounia, on sent à la fois son amour pour ses jeunes coréligionnaires, et sa sévérité pour les prédicants intégristes. Très sagement, elle insiste sur la prévention, jugeant sans espoir la "récupération" des fanatiques. Mais nos politiques entendront-ils, habitués qu'ils sont à répondre aux problèmes au coup par coup?

En tous cas, voilà une bouffée d'air frais de quelqu'un qui nous parle "de l'intérieur" de l'islam.