vendredi 30 avril 2010

des femmes prêtres?




Décidément, mon instinct de chasseur reprend parfois le dessus! Quel perdreau ai-je encore levé aujourd'hui?

Ce matin, j'entendais Bertrand Touchard sur RCF (Radio Chrétienne en France). Il répondait à l'insistante question :"Pourquyoi n'y a-t-il pas de femmes prêtres?"

Et Bertrand d'invoquer en primeur l'éternelle "tradition immémoriale" des catholiques et des orthodoxes (tiens, les protestants sont passés au travers, il est vrai qu'ils ne sont plus - dit-on - dans la tradition apostolique).... Je pense qu'au 16ème siècle, l'on invoquait la fameuse "tradition immémoriale" pour décider que les indiens n'avaient pas d'âme et que l'esclavage se justifiait, n'ayant jamais été désapprouvé par le Christ, et faisant partie de l'ordre naturel des choses... Las Casas, au secours!

On nous dit ausi que le Christ n'a pas inclus de femme dans son collège apostolique, les Douze. Et là, on souligne son originalité, car dans le monde païen, les prêtresses abondaient. Oui, mais avons-nous oublié que Jésus était de tradition juive, tradition où les femmes étaient considérées comme mineures, voire comme abonnées au péché? Voir l'épisode de la femme adultère, et l'exclamation d'un de mes confrères en chaire :"Et le mec, où était-il?"

Plus positivement, il s'agit de rappeler que le prêtre a un ministère précis, celui de la présidence de l'Eucharistie. En dehors de cela, l'image actuelle du prêtre commence à changer: de chef de paroisse décidant et pontifiant, il passe peu à peu au rôle de rassembleur des différends charismes existant dans les communautés chrétiennes. Il n'est plus tant le chef que le frère favorisant le dialogue et rassemblant les diverses sensibilités dans l'Eucharistie.

C'est exactement le rôle que nous avions au Nord-Cameroun. Là où une seule communauté peut regrouper 200 personnes, et où certaines communautés ont pour responsable (et non pour catéchiste) une femme chrétienne, le prêtre est un rassembleur, alors que la paroisse peut compter une vingtaine de communautés. Son rôle suppose alors des trésors de diplomatie, de finesse dans le discernement, de délicatesse dans les contacts pour arriver à un consensus... Sur ce terrain-là, les filles ne dament-elles pas le pion aux garçons, bien souvent?

Le débat est loin d'être clos!

mardi 20 avril 2010

Un château en Normandie


Au coin du bois, on est surpris, décontenancé, et puis on admire: ce petit châtreau normand, clair, lumineux même (quand il y a du soleil), solidement posé au milieu de son parc, c'est une des mille merveilles que cache le pays de Caux. Un pays où le temps semble en être resté à la mare où les oies pataugent et à la "vraie" motte de beurre sur la table de famille.


Et la châtelaine? On s'attend à voir une dame façon Marie-Antoinette dans sa fermette du Trianon, une précieuse jouant à la bergère. Mais alors là, pas du tout! Voyez plutôt: une solide jeune femme blonde, diplômée en agronomie, rougie par le grand air et bottée comme le fermier voisin. On est reçu très simplement, mais on s'aperçoit vite que la dame, au-delà de sa gentillesse, n'a pas trop de temps à perdre en civilités.


Ce n'est pas peu dire! Amélie, et Sébastien son mari, ont adopté cinq enfants. Et le château qui se voudrait un brin solennel, devient plutôt une ruche pleine de rires, de pleurs et de galopades... Amélie et Sébastien ont fort à faire pour aider leurs enfants à bien grandir. Mais ils ont "la manière", ne fût-ce qu'en gardant leur maison ouverte et en aidant les enfants à s'intégrer au paysage: l'un élève des cailles, l'autre chouchoute ses lapins, la troisième passe ses temps libres sur le tracteur du voisin, etc...


Je ne sais pas si on peut appeler cela la France profonde, car celle-çi est aussi bien en ville. Mais il y a quelque chose - comment dirai-je? - d'ancestral, de tranquille, de solidement simple autant que de joie de vivre dans ce château du pays de Caux.


Allons, ne venez pas me dire que la vie est triste en Normandie!