mercredi 10 novembre 2010

écrire, c'est célébrer

Ecrire, c'est parfois crier, dénoncer, avec les risques que cela comporte. Les journalistes russes en savent quelque chose.... Ecrire, c'est aussi - parfois encore - rire un peu, avec le secret plaisir d'apporter une seconde de bonheur à d'autres.

Ecrire, c'est aussi célébrer. De ma fenêtre, je vois souvent cette dame qui sort une voiture d'handicapé du coffre, la déplie et y dépose sa vieille tante pour aller faire un brin de prière ensemble. J'ai aussi dans les yeux Florence, si patiente avec sa mère âgée outrageusement posséssive. Et Mireille, tellement attentive à son mari hémiplégique, faisant la récolte des journaux du matin pour le plaisir de son homme.... Toute cette tendresse est si discrète qu'on risque de passer à côté sans la voir. Alors écrivons-la pour la célébrer, la tendresse. Tout comme d'autres ont raconté le courage fabuleux et presqu'anonyme de ces "deuxième classe " dans la Grande Guerre.

Un jour on me dira :"Tu ne conduis plus, tu deviens dangereux." Ensuite viendra :"Laisse ton travail à un plus jeune." Mais je demande au Ciel de tout mon coeur qu'Il m'aide à ne pas m'enfermer dans ma bulle de vieux, pour garder au moins un oeil ouvert sur la beauté du monde et sur la gentillesse des gens. Plus une main pour les célébrer!