en ce début d'année, nous continuons notre réflexion sur la liberté. Bonne année!
Regardons
l’Evangile. En Jean 8/31-34, Jésus indique nettement qu’il vient libérer les
hommes de l’esclavage du péché. Ses interlocuteurs, des juifs, ne comprennent
pas. D’où leur cri du cœur : « Jamais nous n’avons été esclaves de personne ! » Ils n’ont
pas compris… Et comment auraient-ils pu
comprendre ? La seule libération qu’ils attendaient était politique :
se libérer de l’occupant romain. Allez dire à un résistant du Vercors en
1944 : « Jésus vient te
libérer du péché. » Je crois qu’il vous aurait regardé de travers !
Et pourtant,
Jésus a bel et bien fait des signes de libération. Des signes qui, comme de
vrais signes, invitent à aller plus loin que ce que l’on voit. Jésus n’arrête
pas de guérir les gens, des paralysés, des sourds, mais c’est toujours pour
montrer qu’au-delà de la pitié pour les malades – pitié bien réelle - il veut les guérir du mal intérieur, du
péché, du véritable esclavage qui maintient l’homme aveugle et paralysé sur le
chemin de Dieu, sourd et bouché aux
appels de Dieu.
En
guérissant les gens à ras de terre, rejetés comme les lépreux, condamnés comme
la femme adultère, Jésus fait un vrai travail de libération. Mais alors, un malentendu tragique s’installe… A
l’instar des 10 lépreux dont un seul vient remercier Jésus, ce qui intéresse
les gens, c’est de guérir un point c’est tout. Le péché quand ? Le péché
où ? Ils n’en n’ont rien à faire ! D’où cette énorme frustration qui
monte à partir du milieu de l’Evangile, frustration qui mènera aux hurlements du
« Crucifie-le ! », et à la déception des pèlerins d’Emmaüs.
Sommes-nous
plus malins aujourd’hui ? Qui parmi nous a vraiment envie de se sortir du
péché ? Allez demander à ceux qui
veulent faire baptiser leur petit : « Pourquoi voulez-vous le baptiser ? » Le plus souvent on
vous répondra : « C’est
pour qu’il soit protégé. » Protégé de quoi ? De qui ? Du
mauvais œil peut-être ? Mais du péché ???
Bon, c’est
toujours facile de se frapper la poitrine sur celle des autres. Mais le
problème est bien un problème personnel, intérieur, fondamental : de quoi
moi, chrétien, ai-je besoin de me
libérer ? Qu’est-ce qui me rend aveugle, paralysé ? Ce n’est déjà pas
facile de se protéger du Covid 19, mais ne suis-je pas malade aussi de l’intérieur,
comme bien des poires à l’étalage, belles au-dehors mais gâtées à cœur ?...
Chacun est
appelé à faire la lumière sur soi-même. Car, comme dit Jésus à Nicodème : « Il faut naître de nouveau. »
Et Jacques Dherbomez de commenter : « Nous avons à naître comme enfants de Dieu. Comme la lumière est au
départ de la Création, la lumière de Pâques annonce une nouvelle
Création. »