jeudi 21 juillet 2016

Sagesse

"Jésus parlait avec autorité, pas comme les scribes..." Il parlait, car il savait. Mais il y a plusieurs sortes de savoir.

Il y a le savoir qui veut être force de loi, celui des scribes, des ayatollahs, des clercs pendant longtemps et parfois aujourd’hui encore. Ce savoir tient son autorité de son caractère prétendu réservé, secret, sacré. Et c'est son mystère supposé qui lui donne autorité! En Afrique traditionnelle, le savoir est souvent l'apanage des forgerons, et il est de l'ordre du secret. Pas de savoir sans initiation. Ainsi, possédant les arcanes de la science, le forgeron est-il à la fois méprisé, et craint.

Il y a le savoir partagé. Nous avons tous connu de ces instits, ou de ces profs passionnés par leur sujet et ne demandant qu'à partager leur passion avec leurs élèves. Le groupe biblique tient de cela, dont un des buts est de transmettre l'amour de la Parole de Dieu qui nous habite.

Et puis, il y a la sagesse. Elle vient du savoir vécu, expérimenté mais éclairé par la réflexion... On parle souvent de "vieux sages", style Diogène dans son tonneau. Mais pourquoi vieux? Jésus était un  sage, mais un jeune sage! Jeune, il aimait jouer avec les autres gamins sur la place du village. Jeune, il l'était encore quand, dans l'éternelle jeunesse de la Résurrection, il invitait ses amis à un barbecue sur les bords du lac (Jean 21/4-14). Et pourtant, l’Évangile est un puits de sagesse.
Donc la sagesse n'a pas d'âge. Tout est affaire du regard que tu portes sur les gens et les choses. Un regard sans préjugés. Je dis bien: sans préjugés, à la manière de Jésus qui non seulement ne jugeait pas, mais s'écriait à propos du centurion romain venu lui demander de guérir son serviteur :"Jamais je n'ai trouvé une telle foi dans tout Israël!"

Tu vas chercher la lumière là où elle est, celle qui est en toi et autour de toi, et tu te débrouilles avec. Ou plutôt c'est Dieu qui se débrouille, car la sagesse est don.

Donc, ton expérience peut être plus ou moins longue, là n'est pas l’important. Tout est affaire de silence intérieur, de porte intérieure ouverte, de regard sur les gens et les choses. Je peux m'asseoir sous une futaie, sans plus, mais je peux aussi être saisi par la beauté, par le mystère.

C'est vrai, l’Évangile est un puits de sagesse extraordinaire, ce puits dont parle Jésus à la femme de Samarie (Jean 4)... Pourquoi tant de chrétiens courent vers le bouddhisme, le soufisme ou l'ésotérisme, alors qu'il ont la Sagesse à leur porte? Et que vont chercher tant de jeunes dans les monastères, sinon une lumière pour leur vie?