Bon, c’est
facile de taper sur les nazis et de frémir d’horreur devant le camp
d’Auschwitz. Mais regardons-nous nous-mêmes ! Que faisons-nous de notre
liberté ? Pour se frapper la poitrine sur celle des autres, pas de problème ;
d’ailleurs les français sont passés maîtres dans ce sport. Mais au fond, n’avons-nous
pas chacun, chacune, notre part de responsabilité dans la souffrance du
monde ?
Une grande
voix, celle du Cardinal Martini, nous demande : « Se peut-il que je contribue moi-même au malheur : la destruction de l’environnement,
le chômage, tout ça. Il ne suffit pas de se demander « Pourquoi, mon Dieu,
cela existe-t-il ? » Nous devrions également nous demander :
quelle est MA part dans tout cela ? » (Le rêve de Jérusalem p 25).
C’est vrai
pour l’écologie, on nous le répète tous les jours. Nous participons tous à la
destruction de la planète. C’est facile de crier sur le charbon polonais ou les
incendies brésiliens. Mais chacun de nous doit s’atteler à la protection
de la nature. Le pape François ne se fait pas faute de le répéter dans son
Exhortation Laudato Si… Je sursautais
hier en regardant un monsieur faisant le ménage dans sa voiture en jetant les papiers
et autres épluchures sur la rue (mais je n’ai fait que sursauter !)…
Il faut se féliciter du réveil actuel,
qui nous atteint au plus profond de nos manières de vivre, de nos habitudes, de
nos gaspillages. Oui, ce réveil écologique est bien un « signe des temps » !
Et voilà un
autre « signe des temps »: les manifs. Les manifestations, c’est
énervant pour celui qui doit se rendre à son travail. Mais on ne manifeste pas
pour rien ! Et notre époque, qui sort des dictatures du fascisme et du
communisme, où manifester aboutissait au camp de la mort ou au goulag, notre
époque a appris à ne plus se taire, à crier quand ça fait mal. Et ça suppose du
courage ! Demandez aux jeunes de Hong-Kong, d’Algérie, aux opposants
russes. Malgré les menaces, de la Turquie au Mexique, de la Chine au Brésil,
les gens manifestent et obligent les puissants à se pencher sur l’injustice… ou
à « dégager ». Et toutes les répressions du monde n’y peuvent
rien ! … Voilà comment la société civile, peu à peu, prend conscience de sa
force pour changer ce qui ne va pas.
Tous responsables ! Et il faut s’émerveiller de voir l’homme, tous les
hommes, prendre leur place dans la marche de la terre. C’est exactement ce que
Dieu demandait à Adam au jardin d’Eden,
ce que fit Jésus en envoyant ses disciples aux quatre coins du monde. Il leur
dit en substance à la fin de l’évangile : « J’ai commencé le travail, à vous de jouer maintenant ! »
Toi le chrétien,
tu t’engages dans ce combat contre la souffrance, avec à fond de cœur la grande
voix du Christ : « Je suis
avec vous jusqu’a la fin du monde. »