mercredi 26 mai 2010

Connais-toi toi-même


Entendu dans une maison de retraite: l'optimiste:"Si ça continue, on finira par manger de la m..." Le pessimiste :"Oui, mais est-ce qu'il y en aura pour tout le monde?"


Le vieux Socrate avait raison :"Connais-toi toi-même!" Connaître qui je suis, c'est avoir la clé du monde, chante St Bernard après St Augustin. Car la création est à ton image... Se connaître, c'est aussi avoir - en partie - la clé de la connaissance de Dieu, car tu es aussi à son image.

Une image quelque peu cabossée, mais capable, de jour en jour, de devenir oeuvre d'art. Là-dessus, il faut lire les pages lumineuses de Marie-Madeleine Davy dans "Initiation à la symbolique romane". Car le 12ème siècle l'avait compris: nous ne sommes ni des optimistes naïfs ni des pessimistes désespérés, mais des images de Dieu, bien floues peut-être, mais appelées à devenir de plus en plus nettes.


A l'instar des journaux, qui tous - à l'exception peut-être des journaux gratuits - ne se contentent pas d'informer, mais donnent leur opinion, et le plus souvent proposent des solutions, nous sommes d'incorrigibles optimistes! Parce que nous croyons en l'homme. Pas l'homme figé, catalogué, fiché, jugé, rangé, mais l'homme qui bouge, qui avance, qui se casse la figure et se relève, et qui lève les yeux en se disant :"You can! Oui, tu peux trouver une solution, tu peux ôter le flou de ton image!"


Voilà l'homme auquel croyaient nos ancêtres du 12ème siècle. Nous, gens du 20ème siècle, serions-nous plus sceptiques, plus blasés, plus pessismistes que nos aïeux?

vendredi 14 mai 2010

Ils sont fous!

Oui, ils sont fous ces marseillais! Ils sont fous ces lyonnais! Quand on n'est pas supporter de l'OM ou de l'OL, on trouve qu'ils sont fous. Et que je te gaspille le champagne, et que je te pique une tête dans le Vieux Port...

Mais voilà, dès que l'on devient supporter et qu'on va au Stade Vélodrome, alors tout change. On se retrouve avec des centaines, des milliers d'autres supporters, de parfaits inconnus; et tout d'un coup, on se met à vivre intensément, complètement, la même aventure. Comme on dit maintenant, c'est magique!
Car ne confondons pas spectateur et supporter. Le spectateur regarde, il n'est pas dedans, sauf lors de très bons spectacles. Le supporter, à sa façon, est sur le terrain; c'est lui qui fait une descente, qui goupille la bonne passe, et qui met merveilleuseement le but. Ils sont ainsi des milliers à jouer ensemble, tous tendus vers la victoire. Tellement UNS qu'ils se lèvent ensemble, crient la même joie, pleurent sur les épaules du voisin. Regardez bien: quand le ballon percute le fond du filet, les joueurs s'embrassent... et les supporters aussi!

J'ai eu cette même impression de communion totale lors de la fête du La, chez les kapsiki du Nord-Cameroun. Quand plus de 3000 personnes chantent et dansent ensemble, rythmés par une vingtaine de tambours, on attrape la chair de poule. Physiquement, une sorte d'ivresse vous prend qui vous entraîne à la danse.
Evidemment, il faut plus que cela pour faire un peuple, mais dans la fête, ce peuple montre le bout de son âme.

Disons-le: l'homme, qu'il baigne dans sa tradition ou qu'il vive dans la modernité, a besoin de communion. Quand Jésus prie :"Qu'ils soient uns" (Jean 17/21), est-ce un rêve de dingue? Sont-ils fous ceux qui luttent pour que le monde aille vers son unité? Et ceux qui croient à l'amour, ils sont fous? Tel le père Teilhard de Chardin: "Un jour, quand nous aurons maîtrisé les vents, les vagues, les marées et la pesanteur, nous exploiterons l'énergie de l'amour. Alors, pour la seconde fois dans l'histoire du monde, l'homme aura découvert le feu."