samedi 30 juin 2012

Pierre et Paul

Ce ne sont pas des bleus, non! Pierre et Paul sont des hommes d'expérience. L'Eglise a raison de les fêter ensemble le 29 juin, car l'un comme l'autre sont les types du responsable chrétien tel que nous le montrent les évangiles.
Une expérience commune les lie.

Il y a d'abord la confiance donnée. Confier une responsabilité à quelqu'un, c'est lui faire confiance. Pierre et Paul ont été bouleversés, renversés par la confiance que Jésus leur a montré. Ils savaient bien leurs limites, mais ils savaient aussi la manière de Dieu, qui appelle les bégayants et les clopinants.

Une autre expérience leur est commune: celle de la Mission. Une expérience double, avec deux pôles: le travail et la parole. Le travail: Pierre et Paul sont les ancêtres des "prêtres au travail". L'un pêcheur, l'autre tisserand, ce qui a rendu leur prédication plus vraie aux yeux des gens. Le P. Loew à Marseille ne s'y est pas trompé, lui qui a appelé son groupe de la Cabucelle, la MOP: Mission Ouvrière St Pierre-St Paul

Il y a d'autres expériences communes aux deux apôtres: la souffrance traversée, la mort acceptée. A propos, souvent on ne voit du pape que la soutane blanche, les discours, les voyages et le doux regard. Mais mesurons-nous la part de souffrances de cet homme, de ses débats intérieurs?

Enfin une dernière expérience, plus particulière à Pierre: celle du pardon. Ce fut peut-être son plus fort souvenir du Christ. Quelque part, ce souvenir rejoint notre propre expérience du pardon. Pardonnés, nous sommes aussi capables de défoncer les portes de l'Enfer, comme dit l'évangile du 29 juin.

mercredi 6 juin 2012

Parapente

Autrefois, on se mariait en calèche. Dans vingt ans, on se mariera en apesanteur dans une capsule spatiale. Mais aujourd'hui, il y a le parapente!
D'abord, par définition, un parapente, c'est plus aérien qu'une Buick de 8 mètres. Ensuite, c'est beau. Pas à dire, c'est beau. Tout de blanc vêtus, sur le fond bleu du ciel bleu, suivis d'un long tissu rappelant soit la traine de la mariée soit l'écharpe du Petit Prince, Christian et Charlotte descendirent sous nos yeux de la montagne Ste Victoire.

C'était beau. Mais aussi, c'était très symbolique. Une descente pleine de symboles.
D'abord, il fallut la monter à pied cette Ste Victoire, avec chacun douze kilos dans le dos. Mis en commun, cela fait quelque 24 kilos de parapente biplace... Peut-on trouver meilleur symbole d'une vie où l'on se coltine ensemble le poids des jours? Lors de la dernière réunion du CPM (Centre de Préparation au Mariage), je demandai aux jeunes fiancés :"A quoi aimeriez-vous comparer votre (futur) couple? Un combat de coqs, un couple de tourterelles, ou un tandem grimpant le mont Ventoux?" Beaucoup optèrent pour le tandem.

Et puis, Charlotte et Christian se lancèrent. Faisant confiance au vent, à la toile, au savoir-faire du garçon (quand même!), ils osèrent. Et là encore, voici le symbole de deux êtres qui font le pari de la confiance mutuelle :"Allez, on y va, on construit ensemble." Et il y eut de ces arabesques dans le ciel, un peu comme une danse, une romance qu'on chantonne à deux. Entre nous, ce n'était pas leur première romance: leurs deux petits les attendaient en bas.

Car il fallut bien descendre. Et voilà le troisième symbole: on ne se marie pas pour rester à deux sur un petit nuage, mais on atterrit au milieu des parents, des oncles et tantes, des amis qu'on a conviés, et des enfants qui attendent un calin. On se fait une place, en ménage, dans toute une société. Et tous les regardent descendre en vrille... Des anges, je vous dis, mais des anges qui retombent sur terre où les attendent les invités qui ont soif.

Alors Charlotte et Christian font le signe du service en versant eux-mêmes à boire....

Foi de parapente! Moi qui crois au ciel, je pense qu'il y a des clins d'oeil de Dieu qu'il ne faut pas manquer.