vendredi 15 juillet 2011

Rien sans peine


La directrice du lycée Montaigne a regardé Laurence, et puis, sans ambages, elle lui a sorti :"Laurence, si tu veux réussir ta Prépa, il te faudra travailler beaucoup, beaucoup. Ici, on travaille beaucoup!" Alors Laurence de glisser :"Quand même, j'aimerais bien revenir chaque week-end à la maison."... Ses parents n'ont rien dit, tout en pensant :"Elle verra bien, mais rien n'est moins sûr, vu les horizons radieux prédits par la directrice."

Me voilà plongé encore dans des abîmes de réflexion. On dit que notre siècle est celui de la facilité, du presse-bouton, du clic clin d'oeil, du prêt-à-porter, alors? Apparemment la bonne directrice marche à reculons, à l'image de mes ancêtres dont la devise était "Rien sans peine". C'était un peu terre à terre, mais au fond, n'avaient-ils pas raison?
Disons-le, non, la dame ne marche pas à reculons. Avec son "travailler beaucoup", elle est en plein dans le vrai de l'homme. En invitant Laurence à travailler dur, elle la prépare à entrer dans un monde qui ne fait pas trop de place aux rêveurs et aux poètes, un monde qui oblige chacun à bâtir sa vie.
Dès lors, comment vivre dans ce monde dur tout en gardant sa tendresse pour les petits et les pauvres? Comment devenir compétent tout en comprenant ceux qui le sont moins? Et comment espérer y arriver sans sacrifier quelques week-end, et sans envisager quelques nuits blanches ponctuées de Nescafé?
Autant de questions qui se posent aux jeunes d'aujourdhui, chrétiens ou pas. Ce sont de belles questions auxquelles tous sont tenus de répondre, tout comme nos anciens ont fait.