samedi 19 septembre 2009

Les mots-épouvantails

"Communiste!", ai-je entendu il y a peu. C'est l'épithète que, sûrs de leur effet, des citoyens américains jetaient à la tête de Mr Obama. Ils étaient furieusement opposés à la réforme du système de santé. Dont acte.
Mais j'ai aussi entendu sur France Inter le rédacteur en chef de l'Humanité, lors de la fête du même nom. Il disait - je ne me souviens plus des termes exacts :"Nous communistes, avons voulu faire le bonheur des gens malgré eux. Or il n'y a de bonheur qu'à travers la liberté de chaque personne." Ai-je bien entendu? Si oui, alors j'en suis!
Il faut se méfier des mots-épouvantails... Si une telle déclaration venait d'un père dominicain, on trouverait cela très bien. Mais d'un communiste!... A moins de convenir qu'au delà des étiquettes, des appartenances, des idéologies, les hommes puissent changer. Après tout, nous aussi avons changé: qui, parmi les chrétiens du 21ème siècle, est encore à l'aise avec les guerres de religion ou avec le Syllabus? Et si le monde, instruit par la terrible expérience du 20ème siècle, s'orientait vers la reconnaissance concrète, effective, vraie du côté sacré de la personne? Et si chacun, communistes compris, essayait de lutter contre tout ce qui aliène l'homme? Si même les communiustes parlent de personne humaine et de liberté, peut-on espérer que cela ira au-delà du bonheur matériel?
Déjà un courant se fait jour de plus en plus actuellement: l'éloge de la gratuité. Une utopie comme antidote à la pure économie libérale, mais une utopie qui fait vivre!
Foin des mots-épouvantails. Les quelques américains qui croient faire injure à Mr Obama, devraient revoir leur copie.