mardi 15 octobre 2019

1. surfer

Nous commençons aujourd'hui une autre série de réflexions, cette fois sur la vie intérieure. J'aime bien  Madeleine Delbrel quand elle dit :"Si tu vas au bout du monde, tu trouveras des traces de Dieu. Si tu vas au fond de toi, tu trouveras Dieu lui-même."



En anglais, surf est un terme maritime qui veut dire ressac. D’où l’extension du mot à ce sport, le « surf », où l’on vole sur une planche avec le ressac. Par association d’idées, on peut évoquer  la vitesse, la sensation de planer à la surface de l’eau. Même si surf n’est absolument pas une abréviation de « surface » !
Actuellement, on ne surfe pas que sur l’eau ! On surfe devant la télé, avec le Smartphone, en l’occurrence on dit plutôt zapper… Mais peu importe, nous pointons là une tendance très actuelle où tout va vite, surtout les images ! On zappe, on n’a pas le temps de faire même un arrêt sur image. Voyez comment on illustre les chanteurs à la télé !
Voilà donc un aspect de la vie actuelle. On zappe, on risque de rester à la surface de la vie et des gens… Dans le métro, combien ont les écouteurs aux oreilles, seuls au monde avec leur chanteur préféré. Ils sont là et ils ne sont pas là, c’est leur part de rêve dans la grisaille quotidienne. Et dans trois minutes, ils zapperont encore, à la poursuite d’autres rêves.

Ma foi, je trouve que ça ne va pas, au risque d’être accusé de ringardise ! En surfant, on ne va jamais loin, on s’étourdit, On butine, à l’image de ces papillons qui volent de fleur en fleur, se posant l’espace d’une seconde, à peine. On n’imagine même pas qu’il existe un autre niveau de vie, plus haut, plus profond, le niveau de la vie intérieure. Une vie qui atteint l’âme des choses et des gens. S’arrêter, regarder à l’intérieur de soi, ça demande du cœur, ça demande du temps, ça demande du silence… Où en sommes-nous de ce silence intérieur qui seul nous permet de vivre en vérité et d’atteindre la vérité des êtres ?
Voilà une question grave, qu’il faut avoir le courage de se poser. Sous peine de rester d’éternels papillons, de gentils adolescents qui n’arrivent pas à sortir de leur acné.

Ta vie intérieure, quelle est-elle, et qu’en fais-tu ? Mettons-nous en route. Maurice Zundel disait : « La grande aventure vers l’espace n’est qu’un tout petit voyage par rapport au grand voyage vers nous-mêmes. »

Aujourd’hui, osons nous mettre en marche vers nous-mêmes.