En anglais, surf est un terme maritime qui veut dire ressac. D’où l’extension du mot à ce sport, le « surf »,
où l’on vole sur une planche avec le ressac. Par association d’idées, on peut
évoquer la vitesse, la sensation de planer
à la surface de l’eau. Même si surf n’est absolument pas une abréviation de
« surface » !
Actuellement, on ne surfe pas que sur
l’eau ! On surfe devant la télé, avec le Smartphone, en l’occurrence on
dit plutôt zapper… Mais peu importe, nous pointons là une tendance très
actuelle où tout va vite, surtout les images ! On zappe, on n’a pas le
temps de faire même un arrêt sur image. Voyez comment on illustre les chanteurs
à la télé !
Voilà donc un aspect de la vie
actuelle. On zappe, on risque de rester à la surface de la vie et des gens…
Dans le métro, combien ont les écouteurs aux oreilles, seuls au monde avec leur
chanteur préféré. Ils sont là et ils ne sont pas là, c’est leur part de rêve
dans la grisaille quotidienne. Et dans trois minutes, ils zapperont encore, à
la poursuite d’autres rêves.
Ma foi, je trouve que ça ne va pas,
au risque d’être accusé de ringardise ! En surfant, on ne va jamais loin,
on s’étourdit, On butine, à l’image de ces papillons qui volent de fleur en
fleur, se posant l’espace d’une seconde, à peine. On n’imagine même pas qu’il
existe un autre niveau de vie, plus haut, plus profond, le niveau de la vie intérieure. Une vie qui atteint l’âme des
choses et des gens. S’arrêter, regarder à l’intérieur de soi, ça demande du
cœur, ça demande du temps, ça demande du silence… Où en sommes-nous de ce silence
intérieur qui seul nous permet de vivre en vérité et d’atteindre la vérité des
êtres ?
Voilà une question grave, qu’il faut
avoir le courage de se poser. Sous peine de rester d’éternels papillons, de
gentils adolescents qui n’arrivent pas à sortir de leur acné.
Ta vie intérieure, quelle est-elle,
et qu’en fais-tu ? Mettons-nous en route. Maurice Zundel disait : « La grande aventure vers l’espace n’est qu’un
tout petit voyage par rapport au grand voyage vers nous-mêmes. »
Aujourd’hui, osons nous mettre en marche vers
nous-mêmes.