samedi 25 décembre 2010

le cri de l'ivoirien

On ne s'y attendait guère. On était là à Goult, bien tranquilles, les yeux et le coeur dans la lumière de Noël, les santons, les chants, tout ça... Et puis Mr le Curé, Basile Amari, issu de Côte d'Ivoire, s'est mis à parler.
Il a une sacrée voix, le bonhomme, une voix à réveiller les caïmans de sa lagune natale, ou les paroissiens provençaux un peu trop confits dans leurs "treize desserts" et autres galoubets de Noël. Et ce fut le "cri de l'ivoirien" que nous rappelé que Noël 2010, c'est aussi là où l'on meurt.
Basile nous a priés, suppliés de nous souvenir de son pays, où règne, d'après ses dires, "la médiocrité et la bêtise." Un pays où les gens ont tout pour être heureux pourtant. Mais un pays où recommence l'Exode en Egypte et le massacre des Innocents.
Nous oublions trop souvent que Noël, c'est ça aussi, car c'est ainsi que le vivent trop de chrétiens, de Bagdad à Abidjan. Merci à Basile pour son cri, je devrais dire pour son coup de tonnerre, qui - sans enlever la joie de Noêl - met l'Enfant dans notre monde de 2010, tel qu'il est.

2 commentaires:

Bernard a dit…

A Bouaké, dans les années 60, au Collège Saint-Viateur, mes élèves étaient Baoulé (majoritairement), ou Sénoufo, ou Bété, ou Agni... mais aussi Dioula (plutôt commerçants nomades musulmans du Sahel), ou originaires du Dahomey (devenu le Bénin), ou du Ghana.
Deux d'entre eux : Jean-Bosco N'zi Koffi (Baoulé pur jus comme son nom l'indique) et Alexandre-Paul Zio (lui n'était pas Baoulé mais ? ) m'avaient sollicité comme parrain pour leur baptême.
Rentré en Fance, après plusieurs années je les ai perdus de vue. Je le regrette, mais je ne les ai jamais oubliés. Ils sont présents auprès de l'Enfant "Prince de la Paix" dans la Crèche. Je me demande s'ils ont choisi un camp aujourd'hui, ou s'ils sont de ceux qui tentent la paix en Côte d'Ivoire.

Bernard a dit…

S'il vous plaît, mettez-moi en contact avec Basile AMARI !
Mon adresse : bh32bh@gmail.com
Bernard Hugueny