mardi 9 juin 2009

Opinion publique 2


Une cousinade, récemment. Le premier soir, tout le monde se met à table, dans la joyeuse pagaille de rigueur. Et quelqu'un de suggérer :"Et si on bénissait la table?" Réaction immédiate d'une autre, chrétienne engagée par ailleurs :"Ah non, plus ça!" S'en suit une discussion sous forme de brouhaha général. Et moi de rire sous cape, dans mon coin.
En fin de compte, je trouve que c'est très bien. Nous ne sommes plus à l'ère où toute un côté de la religion faisait partie des convenances, ce qui donnait à la foi figure de carcan, pour beaucoup. Nous arrivons à l'ère des convictions, au temps où ce que l'on croit a été scruté, réfléchi, intériorisé, pour tout dire confronté à notre liberté. Je souligne que je crois à l'absolue sincérité de celui qui proposait la bénédiction autant que de celle qui la récusait.

Mais nous ne sommes plus au temps du baron des Adrets, lorsque les gens s'étripaient consciencieusement pour des questions de religion. Non, l'Eglise tend désormais vers la tolérance, le dialogue, le respect de l'autre. Alors c'est beau qu'entre nous, nous ayions des convictions différentes, sans crainte de les exprimer.
Au fond, la mission, c'est aussi cela: notre liberté et notre foi rencontrent d'autres libertés, et ensemble nous faisons un bout de chemin vers Dieu. Ainsi les chrétiens, face aux dictatures plus ou moins soft de la planète, peuvent indiquer l'Eglise comme un lieu où l'opinion publique est entendue, où le débat est possible, voire passionnément désiré. Rêve ou réalité?

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