
Que l'évêque de Toulon appelle le dernier geste du Pape envers les évêques intégristes, une "ouverture", on peut s'y attendre de sa part. Mais que le terme soit repris par l'archevêque de Paris, alors je fais une "demande d'explication", ce qu'en Afrique on appelle avec humour une "demande de complications".
Jai sans doute tort de m'étonner, car il y a eu des précédents: je pense que les moins sages parmi les Troyens ont vu eux aussi, dans l'introduction du cheval dans leurs murs, une "ouverture"?...
A quels autres bêlements aurons-nous droit encore? Chaque fois que Rome fait un geste vers les intégristes, on entend :"Non non, c
e n'est rien! Rassurez-vous!" Qu'un évêque intégriste anglais se mue en négationniste, aurons-nous droit encore au "Rassurez-vous!"? Et au prochain "geste prophétique" du

Vatican, par exemple la béatification d'Adolf Hitler, faudra-t-il encore nous rassurer?
Trop, c'est trop. Comme missionnaire, je me sens désavoué. Trente-sept ans en Afrique, neuf ans dans les cités de Marseille, cela fait quarante-six ans que j'essaie d'être fidèle au Concile. Pas seul bien sûr: le Concile avait soulevé une vague d'enthousiasme parmi les Oblats et dans les communautés chrétiennes. Aider les laïcs à prendre leurs responsabilités, rencontrer les protestants et traduire la Bible avec eux, acculturer la liturgie, et à Marseille accueillir les incroyants, nous serions-nous trompés?
Et maintenant, les termites, tout doucettement, tout douceureusement, tout onctueusement, sont en train de grignoter l'immense espoir de l'Eglise. Si un jour se produit un schisme dans l'autre sens, on l'aura bien cherché!
Benoît mon frère, descends de ton ciel!