C'est un peu l'histoire d'une passion qui continue. La chasse. C'est fort peu ecclésiastique, j'en conviens. Mais la passion, cela ne se commande pas. Donc après les bécassines du Nord, les outardes et autres canepetières en Afrique, depuis dix ans je me suis passionné pour la Camargue. Avec cette grosse différence: l'appareil photo a remplacé le fusil.

C'est là qu'est la vraie faune sauvage, celle qui se cache, surprend parfois, émerveille toujours. Et parfois, miraculeusement, l'oiseau se laisse prendre en photo, après une longue patience, ou fortuitement comme ce héron-butor campé un jour au bord du goudron.
Mais si les oiseaux ne vous disent rien, il reste le miroir extraordinaire du Vaccarès par temps calme, où les flamants se mirent, insolites, pas finis, évoquant plutôt une toile de Bernard Buffet. Il y a encore la paix du soir au ciel pur, ou bien, plus souvent, la furie du mistral libéré de la vallée du Rhône.
Au fond, les soirs calmes, la traque des oiseaux, le plaisir d'un instantané réussi, tout me fait retour à ma Flandre natale.