
Mais là n'est pas le problème. Le difficile est de lutter. Dans C dans l'air, on mettait en avant ce fait que les israéliens, experts obligés en matière d'insécurité, recommandaient à chacun de faire attention à l'autre, et que chacun se sente responsable de l'autre.
Faire attention à l'autre peut s'entendre en deux sens: soit se méfier de l'autre, des faits et gestes des autres. Une surveillance certes épuisante, mais nécessaire. Mais il y a un autre sens: que chacun se sente responsable de son voisin, de la sécurité de son voisin, de la vie de son voisin. Ça c'est extraordinaire: je me sais , je me sens responsable de cet autre qui me croise et qui est aussi menacé que moi. Comme le Petit Prince et sa fleur. Il ne s'agit pas de tomber dans la psychose, mais d'être réaliste. On est en guerre ou pas? Et si la vie des autres dépendait de mes yeux? Voilà une arme contre le terrorisme qui ne coûte pas cher et qui peut être très efficace.
Oui, mais faire attention à l'autre t'oblige à ranger ton portable et à laisser ton walkman à la maison. Cela t'oblige à sortir de ton individualisme dont on dit que c'est un travers bien français.... Cela constitue quand même une sacrée révolution dans la vie quotidienne. Les zozos qui attaquent n'importe quand et n'importe où, nous obligent à devenir plus frères les uns des autres! Peu importe devant qui je me sens responsable. Devant la société? Devant Dieu? Peu importe. L'essentiel est le chamboulement. Chamboulement intérieur certes, mais aussi changement d'habitudes, de manières de vivre.
D'abord acquérir le regard du chasseur, celui qui sait que ça peut venir de n'importe où. Ensuite, apprendre les gestes qui sauvent. Quand ça pète, il y a ceux qui restent hébétés, et ceux qui réagissent. Savoir pratiquer les premiers soins, mais aussi - pourquoi pas? - avoir des réflexes de self-défense. Il y a mille façons très simples d'aider les autres si tu sais que leur vie est entre tes mains.
Voilà où nous en sommes. C'est bien de chanter la Marseillaise et de crier "même pas peur!", mais décidément je dis merci aux terroristes qui m'obligent à sortir de ma coquille et à ouvrir les yeux ailleurs que sur moi-même. Il y eut, au moment du Bataclan, un élan de solidarité magnifique. Se sentir responsable des autres, c'est la solidarité qui dure.
1 commentaire:
Bonjour Christian,
je suis tout à fait en phase, même si je ne pourrais jamais dire merci aux terroristes.
Mais, restons vigilants et sentons nous responsables de chacun autour de nous.
Merci de ce partage.
Je t'embrasse.
Fabien
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