mardi 17 octobre 2017

3. Jésus , l’homme qui marche.



Le premier voyage de Jésus, ce fut la fuite en Egypte. Un remake de l’Exode, en somme. Mais après, ce furent  trente ans d’enracinement à Nazareth. Cela fut sans doute nécessaire pour que Jésus ait des racines, qu’il soit « reconnu », « né-natif » comme on dit en Afrique. D’ailleurs, durant toute sa vie, on ne l’a pas appelé le SDF, mais le Nazaréen.


Et pourtant, dès après son baptême, Jésus bouge… Avait-il un domicile fixe ? Pas sûr. En tout cas, il dit à celui quoi veut le suivre : « Les renards ont leur tanière, mais le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête. » (Mt 8/20)



A notre époque où c’est le « tout sécurité », cela nous laisse rêveurs. Vous vous rendez compte ? « Pas une pierre »! J’imagine que, dans le froid, les courageux qui font la maraude auraient cherché au moins un caillou pour que Jésus puisse dormir un peu bien…. Mais ce « pas une pierre » nous rappelle brutalement que Jésus devint nomade, à l’instar du Dieu-nomade de la Bible, à l’image des prophètes.
Ensuite, qui a calculé le kilométrage des voyages de Jésus tels que le rapportent les évangiles ???? Jésus, c’est Dieu qui court à la rencontre des hommes. Et quand les apôtres veulent souffler un peu - ce qui serait sage -  il réplique : « Allons ailleurs, car c’est pour cela que je suis sorti. » (Mc 1/38).

Donc, Jésus bouge. L’Esprit le pousse à d’incessants et harassants voyages, de Galilée à Jérusalem, de Sidon au désert… Quand on marche vers Compostelle, impossible de ne pas s’identifier à Jésus-nomade! Oui, le symbolisme de la marche vers Dieu c’est bien joli, mais la poussière ou la boue, le soleil espagnol ou l’orage, le gros chien sortant de sa ferme l’air pas commode, c’est aussi la marche vers Dieu. Jésus a connu tout ça.

Il est comme un coup de vent, une tornade de savane qui emporte tout sur son passage. Dans l’évangile, l’appel des apôtres est pour chacun d’eux d’une brusquerie pas possible. Alors quoi ? Même pas le temps d’embrasser papa-maman, de fermer la boutique ? Non, le vent de l’Esprit n’attend pas. Il faut bouger. Ce n’est pas pour rien que Christian Bobin a intitulé un de ses livres : « L’homme qui marche. »

Mais Jésus, c’est aussi le voyageur qui s’arrête. Il s’arrête pour écouter l’Esprit qui n’aime rien tant que le silence de la nuit…. C’est fascinant d’imaginer Jésus sous les étoiles. Comme en Afrique, il devait y avoir des myriades d’étoiles dans le ciel de Galilée. Alors là, c’est une prière longue, longue. Jésus sait que pour écouter l’Esprit, il faut du temps. Il prie seul avant de rejoindre les hommes au petit matin. (à suivre)

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