Nous occidentaux, sommes bien carrés dans notre confort. Les
immigrés nous troublent un peu, mais on s’y fait ! Alors, pouvons-nous
imaginer ce que ces hommes, ces femmes, ces petits ont vécu, ce qu’ils ont vu,
ce qu’ils ont traversé ? On
retrouve chez beaucoup les yeux immenses de ceux qui ont trop souffert.
Ils ont vécu l’enfer, voilà tout.
On peut bien s’imaginer l’enfer : démons fourchus,
flammes, cris désespérés…. En fait, c’est pire : il s’agit d’une
séparation éternelle d’avec Dieu et d’avec les autres. Une solitude sans fond… Remarquons que chaque fois que nous cédons à la
haine, que nous rejetons des autres, nous amorçons notre descente en enfer. Je
ne dis pas ça pour faire peur, mais il faut appeler un chat un chat !

Certains disent – je l’ai entendu – que l’enfer n’existe pas.
En effet, disent-ils, comment le Dieu-Amour peut-il supporter que des gens
aillent en enfer ? Ce serait un scandale, comme disait quelqu’un ! A
ceux-là je dis : Dieu aime, oui, à la folie même. Mais il nous aime
libres, car sans la liberté il n’y a pas d’amour. On dit que Dieu est
tout-puissant. Peut-être… Et pourtant il ne peut rien contre notre liberté. Si quelqu’un
décide de s’enfermer dans le mal, ne
supportant que lui-même, Dieu n’y peut rien. Cet homme est en train de
construire son propre enfer. S’il meurt ainsi, le fossé entre lui et Dieu,
entre lui et les autres, continuera. Il restera, ce fossé, par la volonté de
celui-là, pas par une « punition » de Dieu !
C’est très important ce que je dis là. Il nous faut tenir
d’une seule main l’amour de Dieu et
notre liberté, la puissance de Dieu et notre liberté… Bien sûr, il y a un tas
de circonstances atténuantes. La haine peut venir d’une enfance malheureuse,
l’égoïsme d’une trop grande pauvreté etc… Si bien que, du fond du cœur, je
pense qu’il n’y a pas grand monde, sinon personne, en enfer. Mais si nous
disons que l’homme est libre, alors il nous faut envisager l’enfer comme possible, c’est tout. Pas la peine de
frissonner ! Tant que l’amour et la liberté seront frère et sœur, l’enfer
possible existera.
Peut-être pouvons-nous conclure en montrant comment la
séparation d’avec Dieu peut-être
diverse. Dans la vie d’ici-bas, elle est vécue souvent sans états d’âme, même
si dans la pratique c’est aussi une séparation d’avec les autres. Mais en
enfer, cette séparation sera vécue comme une souffrance éternelle.
Redisons-le : si je passe ma vie à élever des murs, à
céder au racisme et à l’exclusion, en un mot à rejeter les autres, je construis
mon propre enfer.
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