« L'œil était dans la tombe, et regardait Caïn. » Dans ce poème sombre et
terrible, Victor Hugo s’inspire du livre de la Genèse pour décrire les affres
de Caïn après son crime. Et il intitule cela « La conscience ». .. La
conscience de Caïn le poursuit, le taraude, l’enferme. Où qu’il aille. Mr Hugo
appelle cela « l’œil de Dieu »
Même si l’image que se fait de Dieu
Victor Hugo est contestable, il reste que la conscience est bien cette voix, cette mémoire qui est toujours là
en nous, et qui nous interpelle, rudement parfois. Rien de terrible
là-dedans ! La conscience est une voix à la fois amicale et insistante qui
habite tout homme, croyant ou pas.
Elle est là, bon… Mais qu’en
faisons-nous, de cette conscience au fond de nous-mêmes. ? On peut
l’occulter, se boucher les oreilles, s’étourdir pour ne pas l’entendre ;
on peut même devenir « sans foi ni loi ». Je me souviens de cet ouvrier
parisien qui, très sereinement, se vantait de ses conquêtes, et ce devant sa
femme. Pour lui, l’infidélité était devenue quasi-normale. Et quand d’aventure
il réfléchissait, cela se terminait toujours par le stupide et
banal : « Tout le monde fait
comme ça. »

Tant il est
vrai que tout papa, toute maman qui veut vraiment éduquer ses enfants à la
liberté de l’âge adulte – si tant est
que toute éducation est un apprentissage de la liberté – tout parent donc, sait
que son plus beau travail sera la formation de la conscience des petits.
Ça va
loin, ça va très loin. Je le
répète : notre conscience, rien ni personne ne peut nous l’enlever ou
faire comme si elle n’existait pas. Nous autres chrétiens, nous ne cesserons
jamais de crier aux oreilles des dictateurs de tout poil : « Vous pouvez nous brimer, nous enfermer, vous
n’aurez pas notre liberté de conscience. » C’est facile à dire ici en
France où cette liberté est respectée, mais pensons à ceux et celles qui
croupissent en prison encore aujourd’hui, pour avoir osé revendiquer cette
liberté.
En Afrique,
en Amérique Latine, le missionnaire emploie souvent le mot un peu barbare de
« conscientisation ». Il s’agit d’aider les gens à prendre conscience
de leur situation de soumission (aux grands, à la pauvreté, …au destin), pour
qu’ils prennent leur vie en mains et se sortent eux-mêmes de leur mentalité
d’esclave.
Ici chez
nous, ce n’est pas de la soumission aux grands dont il faut se sortir,
mais d’une mentalité d’irresponsables,
de béni-oui-oui et d’inconscients qui nous empêche d’être des hommes dignes de
ce nom.
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