L’autre jour dans le métro… Assis
de l’autre côté de l’allée, je voyais un monsieur et une dame penchés sur un
petit chien, même pas beau. Tous deux, ils étaient en contemplation devant la
petite bête, je dirai même : en adoration ! Pendant les quatre
stations avant que je descende, ils n’ont pas quitté le toutou des yeux,
indifférents au reste du monde.

Et puis.. Et puis j’ai réfléchi. Je
me suis dit : « Ne pense plus au chien, pense aux deux adorateurs. Ce
monsieur et cette dame sont comme tout le monde : ils ont une capacité d’aimer
formidable, et cette capacité, ils la déversent sur leur chien ! »… L’important,
ce n’était plus le toutou, mais l’amour
que je lisais dans les yeux de ces deux personnes. Mon regard avait changé.
J’en ai tiré deux conclusions :
d’abord, qu’est-ce qui mène le
monde : les mille gestes d’amour qu’on voit chaque jour, ou la barbarie et
la guerre ? Les sourires ou les poings levés ? Je crois seulement que
l’amour doit triompher.
Ensuite : ces gens n’adorent
pas un grille-pain ou une tondeuse à gazon. Ils adorent un être vivant, car
seuls les vivants se laissent aimer. Pensant à tous ceux et celles qui ont un
chien ou un chat, je me dis que ce sont ces petites bêtes qui les aident à échapper
à une solitude souvent terrible. Alors, qui suis-je pour décider qui ils
doivent aimer ?
C’est vrai, Dieu est plus grand que
notre cœur.