La première
impression que la France m’a faite quand je suis rentré d’Afrique :
FACILE ! En France, tout est facile. D’un clic tu prends ton billet de
train ; il te faut 5 heures de TGV pour faire Marseille-Lille ; tu
entres au Super U et tu trouves de tout, absolument de tout ; les routes
sont des billards etc.… Et je comparais avec le Nord-Cameroun, où je mettais
2h15 pour faire 25 kms, et en 4x4 ! Les mayos en crue, les coupeurs de
route et j’en passe. Et la souffrance des gens ! Ils se retrouvaient souvent avec le grenier à grain
vide. Pas de Sécu, pas de restos du cœur. Quand tu es élève, tu dois affronter
l’absentéisme des maîtres et leur corruption ; si tu rencontres les
gendarmes, il y a toujours le risque de
te faire détrousser. Et les mamans, la douleur dans les yeux avec l’enfant
malade dans les bras, sans espoir car pas de sous pour acheter le médicament…
Bref, en arrivant en France, j’avais un peu l'œil du migrant échappant à
l’enfer et croyant arriver au paradis !
Et puis… Et
puis je me suis rendu compte qu’ici aussi il y a de la souffrance. Mais une souffrance
autre. Souffrance des pauvres en HLM, menaces du burn-out chez les médecins et
les hommes d’affaire, solitude de la mère célibataire, angoisse des jeunes face
à l’avenir, frustrations… Et Tim Guénard disait : « Il n’y a pas de souffrance plus grande que
celle que chacun vit. »… La souffrance
est partout, elle fait partie de la vie. Et on a beau tout faire pour la
gommer, ou la tourner, elle est là. Quelqu’un (Brassens ?) chantait : « Il n’y a pas d’amour heureux. »

Nous allons
essayer d’allumer quelques petites lumières. Elles ne pourront pas tout résoudre, ni effacer le poids que
chacun porte, mais simplement éclairer
des points, comme sur une nationale dans la nuit noire.
« Qui nous fera voir le bonheur » dit
le psaume. Mais où est-il ce bonheur ?
Est-ce un mirage comme on en voit dans le Sahel ?
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