Le temps use les mots. Catholique est un mot usé. Pour nos contemporains, le catholicisme est une branche des chrétiens, comme il y a des sunnites et des chiites en Islam.
Alors, il
nous faut retrouver la fraîcheur et la vérité du mot ; pour cela, revenons
au 2ème siècle de notre ère avec Ignace d’Antioche. Ce grand évêque,
mort martyr, est le premier à avoir parlé de « l’Eglise catholique répandue dans le monde entier ». Au 2ème
siècle ! Pour Ignace, catholique voulait dire universel. Il savait que
l’Evangile est une parole de vie pour tous les hommes de bonne volonté. En
clair, Dieu peut parler au cœur de tous !
Donc,
l’Evangile est pour tous. Mais être
catholique, c’est aussi croire que la Parole de Dieu peut nous venir par tout homme de bonne volonté… J’ai
trouvé l’Evangile (pas le livre, la vie !) chez ce monsieur polygame dont
le grand souci était de créer la joie et la paix dans son saré. Il n’admettait pas
la jalousie, qui est souvent la norme dans ce milieu…J’ai aussi admiré le livre
de Yann Arthus-Bertrand « Six
milliards d’autres », où l’auteur interroge le birman, le burundais,
le suédois sur l’amour, la peur, la mort etc.… J’applaudis à deux mains !
Car comme catholiques, nous sommes des chercheurs de trésor, le trésor de Dieu
parlant au cœur des gens. Tu le trouves, ce trésor, aussi bien chez le pape
François que chez Jean Valjean le
bagnard au grand cœur, aussi bien chez la petite Bernadette de Lourdes que chez
ta voisine lumière de sa maison.
Donc, dans catholique,
j’entends à la fois unité et diversité. Unité car tous sont aimés de Dieu,
diversité dans la manière de rencontrer Dieu. C’est à l’image de la gare de
Canton, où tu trouves des Tibétains, des Hans, des Ouïgours, des
Mandchous, chacun en costume de sa
région, mais tous chinois (de gré ou de force !).
Alors on
peut se demander qui est catholique et qui ne l’est pas ? Là, je refuse
absolument de trancher ! C’est
comme si vous me demandiez qui ira au ciel, qui ira en enfer ? C’est
l’affaire de Dieu, avec ses grands bras. Arrêtons de coller des étiquettes en
fonction de la religion, ou de la non-religion des gens. Pour moi, être catholique
c’est sortir de la religion, de ses ors, de ses rites, pour retrouver tous les croyants
dans le cœur de Dieu. A Taizé comme dans les cités de Marseille, je me sens pleinement catholique. C’est dans ce
sens que Mgr Aveline, archevêque de Marseille, écrit : « Il faut encourager les catholiques à
se convertir à la catholicité de l’Eglise. »
Une dernière
image. Je connais un évêque en Afrique, qui a son bureau de plain-pied avec la
rue. Il suffit de trois marches pour y être ! Cet évêque est là pour tout
le monde ! Comme disait Mgr de Mazenod, fondateur des Oblats, il s’agit
d’avoir « un cœur grand comme le
monde. »
A l’heure de
la mondialisation, de l’Europe, de l’ONU, de l’ASEAN, il est temps pour les croyants de jeter leurs
œillères, de se libérer de leurs complexes, pour partager le même rêve de paix
avec tous les hommes de bonne volonté.
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