Ceux-là sont
partis. Certains ont fui les bombes qui veulent leur voler la liberté. D’autres
ont passé deux, trois ans sur la route. Ils ont passé le désert en marchant.
Parfois ils ont couru, couru pour échapper à l’horreur. Souvent ils se sont
cachés comme des bêtes traquées. D’autres fois, ils ont rêvé d’Europe, dans
leurs rêves ou derrière un grillage : ce sont les réfugiés. A Lampedusa,
deux mondes se côtoient : les touristes et les immigrés. Mais ceux-ci ne
sont pas là pour le fun !
Ce sont des
marcheurs forcés… Rares ceux qui sont partis de leur plein gré ; ils ont
été poussés, ou chassés par la guerre, la faim, le manque d’avenir. Parce que,
comme tous les hommes, comme chacun de nous, ils cherchent un petit bonheur comme
la primevère cherche le soleil. Un coin, rien qu’un tout petit coin où ils
puissent trouver un peu de chaleur humaine, un peu d’amitié qui, peut-être, mettra
fin à leur longue marche…. vers la liberté.

Voilà, tout est
dit : le réfugié est pour nous à la fois symbole de malheur, et
symbole d’espérance… Dès lors, pour le croyant, le migrant est un rappel ,
violent parfois, envahissant, débarquant sans crier gare dans la modernité,
débarquant comme des oiseaux venus de nulle part et qui envahissent nos jardins,
tels ces geais qui arrivent par vagues, épuisés, en septembre.
Mais le
migrant nous rappelle aussi que, nous aussi, nous sommes quelque part des
migrants ! Nous ne sommes pas là pour de bon, pas sûrs du lendemain, voués
à la mort…. Alors pourquoi ne pas commencer un voyage intérieur à la suite du
Christ dès maintenant ? Car ce voyage-là est la réalité de notre vie. Nous
les croyants, nous sommes les gens de l’ailleurs, du pas fini, du déménagement.
C’est dur ce
que je dis là. Je risque de me faire traiter d’empêcheur de danser, d’être moqué
par les adeptes du « Tout, tout de suite ». Pourtant, comme le
migrant qui marche, toi le croyant tu es le porteur d’une espérance un peu
folle, celle de rejoindre un monde où il n’y a que l’amour.
Pour y
arriver, à ce monde, commence ton voyage intérieur dès maintenant. Tout de
suite. Peu importe ton âge, il n’y a pas d’âge pour se lever et marcher vers le
Royaume.
1 commentaire:
"Mais le migrant nous rappelle aussi que, nous aussi, nous sommes quelque part des migrants ! Nous ne sommes pas là pour de bon, pas sûrs du lendemain, voués à la mort… "
Très bel article mon Père. Cela fait des années que je vous lis, en famille, et c'est toujours une source de réflexion et d'enrichissement pour ma petite compréhension de l'être humain.
Je vous en suis gré, mon Père, et à travers vous, j'ai aussi apréhendé la vision et la sensibilité qu'ont été celles de Michel, récemment parti admirer, dessiner, sculpter et peindre plus près les étoiles, celles du Petit Prince de Saint-Ex, celles du Créateur, celles qui nous dépassent, nous, ici, d'un peu plus près...
Le connaissant, je crains bien, sans offense aucune, loin de moi l'idée, qu'il ne soit en train d'importuner Saint-Pierre quant à l'organisation de la Salle d'Attente, que peut-être, s'il pouvait venir en aide, lui serait-il permis de proposer, humblement, un projet d'aménagement de l'espace, avec son ingéniosité et sa bonne volonté, comme l'architecte d'intérieur qu'il était !
Clin d'oeil à part, mon Père, j'aime beaucoup vos billets et cela a été un des révélateurs de la Foi, leur lecture.
Je me redis, vous m'en excuserez : cela m'a permis de réfléchir, de m'ouvrir à l'humain et de me reconcilier, avec finalement la pauvreté d'un jugement sans bases, un à priori infondé !
Merci encore de votre Lumière et de votre sagesse ! Oui, merci et à très bientôt.
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