vendredi 4 février 2011

Oiseaux


Au petit matin breton, le givre blanchit la pelouse, et le jardin s'anime. Une merlette houspille un ver de terre, avec des sauts amusants; un ramier marche gravement, aux aguets car le chat n'est pas loin; le geai, éclair bleu, traverse le cèdre là devant. Et bien sûr le rouge-gorge de service est derrière la fenêtre, espérant les miettes du petit déjeuner.

Un pays sans oiseaux, c'est triste. On passe dans la garrigue provençale et là, pas un envol brusque, pas un froissement d'aile. Un pays sans oiseaux a quelque chose d'oppressant, quelle que soit la nature somptueuse qui nous accueille.

Tous les oiseaux ont leur langage, depuis le cri mélancolique du courlis annonçant la tempête, jusqu'à l'envol compliqué du cygne, l'A 380 du genre. Même le cri du grand duc, la nuit, a quelsque chose d'amical, du moins pour les humains. Et je me prends à regretter les alouettes, si peu nombreuses dans les éteules d'aujourd'hui. Mais les squares parisiens sont tellement amicaux, avec leurs moineaux bagarreurs et effrontés.

Où sont les oiseaux de Flandre, si bien dans le paysage qu'ils n'ont peur ni des usines, ni des autoroutes?

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