jeudi 26 mai 2011

Se mettre dans la peau de l'autre

Lu dans "En Avant", le journal des communautés chrétiennes du diocèse de Maroua (Nord-Cameroun):


Pour mieux organiser notre travail:

On ne peut réussir que si on s'organise. Si nous voulons produire pour vendre, nous devons penser à beaucoup de choses... D'abord voir si je produis assez pour nourrir ma famille. Il ne sert à rien de produire pour vendre si ma famille manque de nourriture.

Les moyens de vendre:

- est-ce que j'aurai des clients? Comment peuvent-ils me payer: par sac, par tas, par kilo? A quel moment je peux vendre? Quelle quantité je peux produire pour vendre? Les routes sont-elles bonnes pour évacuer ce que je vais produire?

Les moyens techniques:

-est-ce que je sais bien cultiver pour récolter assez? Est-ce que j'ai tout ce qu'il faut pour bien cultiver? Est-ce que le climat permet cette culture?

Les moyens financiers (en argent)

- est-ce que j'ai assez pour payer la semence? Quelles dépenses devrai-je faire?

Les moyens humains: ma famille a-t-elle la force et le courage de travailler plus (force, santé, temps)?


Après avoir réfléchi à tout cela, on voit ce qu'on peut faire.


Andwatar Victor et son groupe


A première vue, on se demande ce que vient faire cet article style Valeurs Actuelles dans une catholique publication! Dans une revue technique, peut-être; mais ici...


Non mais, attendez! Vous êtes-vous déjà mis dans la peau d'un paysan camerounais? Depuis qu'il est petit, ce garçon voit la sécheresse ou la rosette des arachides abîmer ses cultures, il est sans cesse en butte aux commerçants qui faussent les balances et aux fonctionnaires rapaces qui s'en donnent à coeur-joie sur le dos des petits, des paysans en l'occurence. Les bras lui en tombent, à ce garçon; à la longue, il devient fataliste.


Or voilà que quelqu'un s'interesse à lui, prend son travail au sérieux, fait tout pour que cet homme se mette debout et trouve fierté et sécurité dans son métier! Au vrai, l'article est signé, non par un expert, mais par une groupe de jeunes cultivateurs du pays. Des jeunes qui redonnent courage et espérance à leur propre terroir.


Alors pensons: se mettre debout, n'est-ce pas là un langage de Résurrection?



Aucun commentaire: