Que faire devant cet appel insistant qui te fait sortir de
toi-même et de tes pantoufles ?
Les réponses sont diverses : tu peux foncer à corps
perdu, à la manière de Charles de Foucauld. Tu peux aussi dire
« non », définitivement. Boucler la porte de ton cœur… Il y en a que
la vie anesthésie, le confort, l’argent, tout ça. Au monsieur bien mis qui
demande à Jésus la recette pour aller au ciel, Jésus dit carrément : « Va, vends tes biens, suis-moi ! »
Et l’autre a calé car, dit l’Evangile,
« il avait de grands biens »(Mc10/22).
Entre nous, Jésus n’y
connaissait pas grand-chose en matière de pub. A cet homme qui veut le suivre,
il dit : « Les renards ont
des terriers, mais le Fils de l’Homme (c’est-à-dire lui-même), n’a pas une pierre pour poser sa tête
pour dormir. » Mt 8/20… Quand on veut recruter, on ne dit pas
ça ! Mais disons-nous bien qu’à celui qui veut s’engager pour les autres,
Dieu ne propose pas la vie en rose ! Nous y reviendrons.
Si nous ouvrons l’Ancien
Testament, nous constatons que chez ceux que Dieu a appelés, les hésitations, les
marches arrière, les refus n’ont pas manqué. Moïse le premier. Voyez cette
comédie quand Dieu veut l’envoyer dire un mot à Pharaon pour libérer son
Peuple. Première réponse de Moïse : « Je suis trop jeune. » Deuxième
réponse : « Je ne sais
même pas Ton Nom, Toi qui veux
m’envoyer. » Troisième réponse : « Personne ne me prendra au sérieux. » Quatrième réponse : « Je bégaie, envoie un autre ! »Cinquième réponse : « Envoie qui tu veux, mais pas moi. »
… Il y a de quoi s’énerver. Mais la patience de Dieu est sans bornes, c’est la patience
de l’amour. Et Moïse finit par y aller.
Des gens qui discutent avec Dieu qui
les envoie, il y en a beaucoup dans la Bible : Jérémie, Jonas. Il faut
lire le livre de Jonas! C’est un joli conte, mais plein de sagesse.
Jonas est un homme sympathique qui pourrait être le monsieur Tout-le-monde que
nous croisons dans nos rues. Dieu veut l’envoyer convertir Ninive, une mission
à haut risque à vrai dire ! Et Jonas se défile, il fuit par la mer;
ce faisant, il est tout à fait dans son droit,
il est libre... Mais Dieu ne désarme pas et suscite une tempête. Et c’est le coup
de Jonas passant trois jours dans le ventre de la baleine ! Cette retraite
forcée l’oblige à réfléchir, et le poisson le rejette sur la rive, face à
Ninive… J’aime bien Jonas, c’est un garçon qui a du tempérament ; par la
suite, il s’énervera sérieusement contre Dieu le très-Patient.
Cette histoire nous rappelle que
celui qui est appelé , que ce soit par Dieu ou par sa conscience, est
absolument libre de sa décision. Et c’est ce qui fait sa grandeur. Dieu, ou ta
conscience, ne te prend pas par peur, ou par intérêt, ou par surprise. Ta
réponse est libre, libre au point que tu peux toujours récupérer ta mise et
soit reprendre tes pantoufles, soit t’engager autrement.
Dans cette aventure du don de soi, il
y a ceux qui détournent l’appel qu’ils ont reçu. Des faussaires de l’Evangile,
qui disent oui tout en faisant non. C’est ce que nous verrons bientôt.
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