Hannah Arendt disait
que les camps nazis, c’était l’enfer, et le goulag soviétique, le purgatoire.
La comparaison est juste : on ne sortait du camp nazi que par la cheminée
du four crématoire, tandis qu’au goulag, les gens subissaient une
« purge » censée remettre les « coupables » dans
l’orthodoxie du Parti, leur laissant ainsi l’espoir d’en sortir un jour, peut
être … Le mot purge a donné purgatoire, non ?
Dans l’idée de purgatoire, il y a en filigrane le souvenir
des casseroles que nous avons traînées au long de notre vie : des fautes
nombreuses, regrettées mais pas réparées, comme le voleur qui avoue son vol
mais n’a pas rendu ce qu’il a volé. Des rancœurs,
des « dettes » comme dit le Notre Père, dettes non réglées, voire des
vices bien incrustés. Toutes ces casseroles, même pardonnées à travers la mort
du Christ, demandent purification avant que le défunt ne rejoigne les saints du
ciel. D'où le pur-gatoire
On a parlé de purgatoire à partir du 15ème siècle.
Mais déjà au 5ème siècle, le grand pape St Grégoire parlait de
« feu purificateur ». De
plus, soyons logiques : si nous prions pour les morts, cela n’aurait
aucun sens s’ils étaient tous au ciel…
ou en enfer !
Tout cela pour dire que le purgatoire est dans la logique de
Dieu et de l’homme ; c’est toujours une logique de pardon… Durant notre
vie, nous utilisons toutes sortes de stratégies pour nous cacher à nous-mêmes
nos faiblesses et nos tares. Cela fait partie de la comédie humaine. Au
purgatoire, sous la lumière de Dieu, les faux-semblants ne seront plus possible
… Cela fera mal, mais ce sera comme une piqûre qui sauve. Un peu comme une
rééducation après un accident.
Reste
l’espérance d’en sortir ! Comme disait le prophète Isaïe :
« Le peuple qui marchait dans
les ténèbres, a vu une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient le pays de
l’ombre, une lumière a resplendi. » Isaïe 9/1