Voilà une
chose, la beauté, qui remonte aujourd’hui à la surface des médias grâce à
l’engouement pour l’écologie ! Le beau, le propre, le pur, toutes valeurs
que nous découvrons après des années de consommation effrénée à
l’américaine ! Nous découvrons que vivre sur une terre défigurée, sale, dans
un désert d’oiseaux et d’insectes, ça ne va pas, ça ne va pas du tout ...
Quand je remonte le boulevard de la Libération à Marseille, et que je passe au
milieu de ces tags stupides couvrant murs et portes, ça me rend triste.
Car la
beauté fait partie de notre vie profonde. Que serait le monde s’il n’y avait personne
pour l’admirer ? Dieu lui-même, nous dit la genèse, après avoir créé le
monde, s’est assis dans son atelier et « il
vit que cela était bon ».

Je crois
que, de plus en plus, nous les chrétiens, nous avons un message de beauté à
porter au monde. Aider un autre à admirer, c’est l’aider à sortir de lui-même
et à se dire que la vie, au fond, c’est bon et c’est beau… Avez-vous déjà fait
l’expérience de regarder les gens au sortir d’un beau film ou d’un beau
concert ? Il y a comme une lumière dans les regards ; ils ont tous
communié au même enchantement… et ils repartent en se sentant meilleurs !
Cette
beauté, elle vit à l’intérieur de chacun. Marie-Madeleine Davy disait en citant
St Augustin : « Je dis
aux étoiles : « Parlez-moi de Dieu ! ». Dans ma
contemplation je les interrogeais, et leur réponse c’était leur beauté. »
… Notons que celui qui vit en surface, à 100 à l’heure, est peu sensible à la
beauté. Il n’en a pas le temps ! Or pour admirer, pour que la beauté
atteigne ton cœur, tu dois t’arrêter et contempler. J’ai été souvent frappé par
les petits bergers du Cameroun. Du haut de leur rocher, à quoi rêvent-ils, les yeux emplis de la
nature somptueuse qui les entoure ? Ils contemplent, sans même en avoir
conscience.
Entrons dans
le franc réalisme du pape François avec son encyclique Laudato si : «
Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter
pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout
devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupule » (n°215)
Et, pour ne
pas rester en mode négatif, le pape ajoute dans un bel élan poétique, au
n°84 : « Le sol, l’eau,
les montagnes sont des caresses de Dieu » .